Élections maintenues en Guinée malgré le Covid-19
19 mars 2020Malgré des premier cas détectés de coronavirus, le gouvernement guinéen souhaite tout de même que les élections aient lieu ce dimanche 22 mars. Des élections législatives et concernant le changement de constitution. Les scrutins avaient été reportés fin février. Une organisation qui pose question, alors que, dans le même temps, les regroupements de plus 100 personnes ont été interdits par le gouvernorat de la ville de Conakry. Plusieurs concerts et activités culturelles ont aussi été annulés par les autorités.
Dans une interview accordée au medias nationaux, le responsable de la mouvance présidentielle à l'assemblée nationale Amadou Damaro Camara l'a encore répétéce mercredi 18 mars : rien n'empêchera la tenue des élections législatives et référendaires ce dimanche 22 mars prochain.
De quoi exaspérer certains responsables sanitaires. Le Docteur Moustapha Balde, spécialiste des questions épidémiologiques, estime que, face à la situation, l'Etat ne doit pas seulement se contenter des mesures de riposte élaborées contre Ebola. Il explique en effet que la contamination du coronavirus est plus rapide et plus compliquée qu'Ebola. Maintenir les élections le 22 mars serait la pire des erreurs politique jamais commise en Guinée selon-lui. "On ne peut pas organiser des élections pendant qu'il y a une pandémie. Nous avons enregistré deux cas officiellement, ce serait prendre trop de risque que d'aller à ces élections", insiste le docteur.
De son coté le Front national pour la défense de la constitution projette aussi des manifestations ce week-end, samedi et dimanche, à Conakry et à l'intérieur du pays. Une situation qui pourrait aussi favoriser la propagation du virus dans le pays, soulignent des spécialistes.
Exaspération coté culture
Dans le même temps, l'exsaspération monte du côté des acteurs du monde de la culture. Car, face à la pandémie, le gouvernement a décidé d'interdire les regroupements de plus cent personnes. Un communiqué du ministère guinéen des sports de la culture et du patrimoine historique déclinait alors la nouvelle et ordonnait l'annulation de plusieurs activités culturelles à Conakry.
Mais les règles ne sont là non plus pas les mêmes partout. "On a vu qu'il y a des boites de nuits qui sont ouvertes", s'insurge Sékou Baron, promoteur culturel. "Ces établissements reçoivent minimum 100 à 200 personnes. Et les écoles sont ouvertes. Ce n'est pas que nous sommes contre la décision, mais nous voulons que la décision soit générale et non partielle."