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30 ans de prison ferme requis contre Blaise Compaoré

9 février 2022

Le parquet militaire a requis 30 ans de prison ferme contre l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons.

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L'ancien président Blaise Compaore
L'ancien président Blaise CompaoreImage : Francois Mori/AP Photo/picture alliance

Le procès s'est déroulé jusqu'à présent en l'absence de Blaise Compoaré qui vit en Côte d'Ivoire, dont il a également acquis la nationalité. Dans ces conditions, comment la partie civile s'y prendra-t-elle pour faire exécuter la décision du tribunal militaire visant l'ancien président ?

Maître Farama Prosper est l'un des avocats de la partie civile. Il espère que les autorités ivoiriennes accepteront d’extrader l’ancien président burkinabè mais il rappelle aussi que celles-ci se sont déjà opposées à un mandat lancé dans le cadre de l’instruction. 

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Quant au général Gilbert Diendéré, numéro 2 du Centre national d’entraînement commando au moment des faits, le parquet a requis contre lui, 20 ans de prison ferme. 

A (re)lire également : Gilbert Diendéré plaide non coupable

Réaction de l'avocat de M. Compaoré

Pierre-Olivier Sur, avocat de l'ancien président burkinabè a indiqué que la procédure contre l'ancien président Blaise Compaoré, je cite "ne vaut rien" en l'absence de gouvernement au Burkina Faso. Depuis le putsch militaire du 24 janvier, le pays est en pleine transition.

Chassé du pouvoir par la rue en 2014, Blaise Compaoré vit depuis en Côte d'Ivoire et est le grand absent du procès de l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d'un coup d'Etat en 1987. Accusé d'être le principal commanditaire de cet assassinat, il a toujours nié son implication.

Me Sur a par ailleurs assuré que Blaise Compaoré continuait "d'appeler à la réconciliation et au dialogue", au Burkina Faso.

Procès historique

Trente ans de prison ont également été requis contre Hyacinthe Kafando, l'ancien commandant de la garde de M. Compaoré, autre grand absent de ce procès car en fuite depuis 2016.

Ce procès historique, débuté fin octobre, se tient à l'heure où le Burkina est secoué par une double crise: politique, après le putsch militaire, et sécuritaire, avec des attaques jihadistes récurrentes.

Suspendu quelques jours après le putsch, le procès avait repris lorsque les militaires au pouvoir avaient rétabli la Constitution. 
Il est de nouveau suspendu depuis mardi jusqu'au 1er mars, pour laisser les avocats de la défense organiser leurs plaidoiries.

A (re)lire également :   Procès Sankara : le suspens continue