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Vers une nouvelle restitution de biens spoliés en Afrique

28 juin 2022

L'Allemagne fait un pas de plus dans le processus de restitution des biens culturels spoliées pendant la colonisation.

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La statue Ngonnso en Allemagne depuis 120 ans devrait être restituée au Cameroun.
La statue Ngonnso en Allemagne depuis 120 ans devrait être restituée au Cameroun.Image : Okach George/DW

Le conseil d'administration de la Fondation du patrimoine culturel prussien, la plus importante institution culturelle d'Allemagne, soutenue par les autorités du pays, a accepté le lundi 27 juin de négocier les détails de la restitution d'œuvres provenant de Namibie, de Tanzanie et du Cameroun. Cette décision ouvre la voie au retour dans leur pays d'origine de plusieurs Artefacs comme la statue Ngonnso. Des activistes se battent depuis des années maintenant pour le retour de ces biens.

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Le cas de la statue de Ngonnso

Parmi les centaines d'objets anciens provenant du continent africain qui sont encore dans les collections allemandes, il y a en effet la statue Ngonnso. Considérée comme une divinité mère, cette figure féminine pavoisée de cauris provient du royaume de Nso dans le nord-ouest du Cameroun. La statue de Ngonnso en Allemagne depuis 120 ans est actuellement exposée dans un musée à Berlin, le Forum Humboldt. Le peuple Nso au Cameroun n'a eu qu'une réplique et s'est toujours plaint d'avoir subi de nombreuses calamités depuis le départ de la statue.

Sylvie Njobati milite au Cameroun pour le retour des biens spoliés pendant la colonisation.
Sylvie Njobati milite au Cameroun pour le retour des biens spoliés pendant la colonisation.Image : Okach George/DW

Sylvie Njobati fait partie des membres de la société civile camerounaise qui font campagne pour le retour de la statue Ngonnso. Son engagement dans cette lutte est, dit-elle, une question identitaire." Il s'agit de mon identité, de ma culture, de mon histoire. Il y a un adage qui dit que tu ne peux pas savoir où tu vas si tu ne sais pas d'où tu viens. Avant que ces artefacts soient volés, nous nous en occupions. Donc, je pense que nous avons la capacité pour prendre soin de ces objets " explique à la DW l'activiste.

L'histoire de la statue Ngonnso n'est qu'un exemple parmi la multitude d'objets dont le retour est réclamé sur le continent africain.

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L'importance de la collaboration

Selon le Prof. Hermann Parzinger qui préside la Fondation du patrimoine culturel prussien depuis 2008, il n'existe aucun catalogue de critères pour décider des œuvres qui peuvent être restituées.

" Les conservateurs des musées allemands décident avec des experts des pays et communautés africains respectifs. Je pense que c'est le mieux. Prenez les bronzes du Bénin, qui ont été pillés en l'occurrence par les Britanniques, mais les Allemands et bien d'autres les ont ensuite achetés aux Britanniques. Ce cas est clair. Pour d'autres, ce n'est pas aussi clair. Il y a des choses qui ont été échangées. Mais je pense que ce qui est important, c'est que les musées allemands aient une attitude très ouverte et que nous puissions trouver des solutions en coopération avec nos partenaires dans les pays d'origine" assure le Prof. Hermann Parzinger.

Ecoutez les précisions de Carole Assignon

Des centaines d'objets conservés en Allemagne devraient faire leur retour sur le continent africain durant cette année 2022 comme les Bronzes du Bénin. Ces plaques en bronze, en laiton et en ivoire, ces sculptures, bas-reliefs et objets proviennent du palais royal de l'ancien royaume du Bénin, situé dans l'actuel Nigeria.

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Des Artefacts provenant de Tanzanie considérés comme un butin de la guerre qui remonte à la conquête coloniale sont également concernés par ces restitutions.

En ce qui concerne la Namibie, l'Allemagne a déjà remis une vingtaine d'objets anciens dérobés pendant la colonisation, sous la forme de prêt au Musée national de Windhoek. D'autres biens culturels devraient suivre.

 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique