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La situation au Mali inquiète Annalena Baerbock

21 juillet 2022

Dans une interview exclusive à la DW, la ministre allemande des Affaires étrangères est revenue sur la guerre en Ukraine mais aussi sur la situation au Mali.

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 La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock en entretien avec la DW.
La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock en entretien avec la DW.Image : Zura Karaulashvili/DW

L’intervention coïncidait avec la décision des autorités maliennes de transition d'expulser Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali.

Dans son interview, Annalena Baerbock explique le sens de l'engagement de la Minusma au Mali, alors qu'elle estime que le gouvernement de transition rend le travail des casques bleus "quasiment impossible" en ce moment. 

Annalena Baerbock lors de son interview avec la DW
La Bundeswehr hésite à se retirer des missions internationales au Mali.Image : DW

"La Minusma est au Mali alors que le Mali affirme lui-même avoir besoin de protection pour le personnel qui travaille dans l’aide au développement. J’ai été au Mali, j’ai parlé à des femmes qui me disaient qu’elles voulaient simplement aller au marché mais qu’elles ne le pouvaient plus à cause de l’insécurité dans leur ville ou dans leur région. Et je pense que c’est important pour la communauté internationale de ne pas fermer les yeux. Mais manifestement, en ce moment, l’actuel régime de transition est en train de tenter de rendre ce travail quasiment impossible pour la mission des Nations unies qui est de sécuriser le travail der humanitaires sur le terrain", a-t-elle déclaré.  

Mercredi (20.07), le gouvernement militaire à Bamako a ordonné l'expulsion du porte-parole de la Minusma, accusant Olivier Salgado d'avoir posté sur le réseau social Twitter des "informations inacceptables" au lendemain de l'arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako.  

Une nouvelle manifestation de la brouille diplomatique entre les autorités militaires et leurs partenaires internationaux.

Pas d‘agression extérieure

Répondant également à ceux qui font un parallèle entre l’intervention russe en Ukraine, que l'Allemagne condamne, et les interventions des pays occidentaux en Irak, en Syrie ou encore récemment en Libye, la cheffe de la diplomatie allemande a essayé de clarifier la situation.

"Nous avons une approche totalement différente de celle de la Chine ou de la Russie à cet égard. Nous n'allons pas dans des pays où nous ne sommes pas demandés, sauf dans les cas où il y a une violation fondamentale du droit international et où il y a, par exemple, le risque de génocide ou d'autres formes. Mais dans ces cas, c'est l'Onu qui fait appel au soutien international, comme nous l'avons vu par le passé", a expliqué Annalena Baerbock.

Annalena Baerbock fait face au journaliste de la DW
Dans la foulée de l'invasion russe, le gouvernement allemand avait annoncé la mise en place d'un fonds exceptionnel de 100 milliards d'euros visant à moderniser son armée, la Bundeswehr.Image : Zura Karaulashvili/DW

Depuis la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne rechigne à intervenir militairement mais elle était toutefois présente, sous la bannière de l’Otan, en Serbie et en Afghanistan. La Bundeswehr participe également à plusieurs missions de maintien de la paix ou de stabilisation comme c’est le cas au Mali au sein de la Minusma.