Des jeunes Camerounais se passionnent pour les arts
28 janvier 2021D'un côté, des ateliers de mise en scène et de prises de vue. De l'autre, des séances de montage audiovisuel et de couture. Mais aussi la musique, la céramique, le tissage et la sculpture.
Les filières de formation en art à l’Institut des Beaux-Arts de Foumban attirent de plus en plus de jeunes. Les nouveaux bacheliers arrivés dans cette grande école délocalisée de l’université de Dschang ont pourtant chacun son histoire.
"Je viens du lycée bilingue de Bafoussam, où j'ai obtenu mon baccalauréat allemand bilingue en 2019. J'ai passé un an à la maison parce que je voulais notamment faire le métier d'enseignante. Les possibilités n'étaient pas assez grandes. Mais j'ai pensé à cette aptitude que j'ai d'écrite. Ce qui m'a motivé à venir faire l'Institut des Beaux-Arts", nous dit Sibefo Tatso qui relate son parcours et ses motivations.
Alida Mokam n'a pas non plus hésité à prendre la route de l'Institut des Beaux-Arts de Foumban après son Baccalauréat obtenu en 2020 :
"Si je suis venue à Foumban pour faire du cinéma, c'était d'abord parce que je suis une passionnée du cinéma. Déjà étant toute petite, je ne m'intéressais pas à l'histoire qu'on racontait, mais à la façon qu'on la filmait, comment l'histoire était racontée. C'est ça qui m'a motivée. Et j'écrivais aussi de petits textes. Bon, c'est vrai que maintenant je n'écris plus. Je suis plus centrée sur le cadrage".
Des cours intensifs
Les enseignants se succèdent dans les salles et les ateliers. Les étudiants en art ne doivent pas pourtant faiblir car tard le soir, ils doivent faire leurs devoirs avant de s’endormir pour une nuit qui ne durera pas.
Qu’ils veuillent devenir musiciens, cinéastes, stylistes ou encore architectes, les étudiants doivent avoir des notions fondamentales dans toutes les disciplines.
Quatre mois après la rentrée universitaire et les premiers cours en art, les jeunes bacheliers qui passeront cinq années d'études ici peuvent déjà se retrouver entre eux pour des répétitions comme Sibefo Tatso :
"Déjà, j'écris des scénarios. J'écris également des musiques. Donc, ce n'est pas juste les scénarios. C'est également la musique. Ce qui fait que demain, j'aimerais bien voir mes productions. J'aimerais bien être scénariste et réalisatrice, mais également musicienne, parce que je crois que j'ai ces aptitudes en moi."
Les ambitions sont grandes...
Les nouveaux venus à l'université comme Emmanuel Tsapi affichent leur détermination : "A la fin de ma formation, j'aimerais devenir monteur. Et surtout monteur télé. Mon rêve depuis l'enfance a été de travailler dans une télévision, surtout au poste de monteur. J'aime être dans l'ombre, je n'aime pas être beaucoup vu à la caméra. Mais j'aime rester dans l'ombre. Je veux être cette alliance entre le son et l'image."
Alex Nguewa est aussi passionné d'audiovisuel et de cinéma : "En ce qui concerne des projets présents: je compte à l'avenir former les jeunes, les jeunes dans le secteur de l'audiovisuel, parce qu'aujourd'hui, le cinéma camerounais est en pleine progression. Donc, je veux apporter ma touche au cinéma camerounais. Et je compte ouvrir une maison de production et une école dans le secteur audiovisuel au Cameroun."
Certains parmi les nouveaux étudiants avaient rêvé de faire des études de magistrature, faire carrière dans l'armée, la police, ou être médecin. Mais après l'avis des conseillers d'orientation, ils ont finalement opté pour les arts et la culture.
L'Institut des Beaux-Arts de Foumban est l'une des trois Grandes Ecoles universitaires d'Etat, en plus de la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l'université de Yaoundé I qui propose des filières professionnelles de formation en art.
Demain, peut-être, les artistes camerounais mèneront des carrières plus maîtrisées et plus prospères que ceux d'aujourd'hui.