Au Burundi, les jeunes s'insurgent contre le manque d'emploi
20 août 2018"Il y a du népotisme qui s'applique encore surtout au moment d'engager", explique un jeune. "Souvent on exige de l'expérience. Dans les appels d'offre, souvent on mentionne 2 ou 3 ans d’expérience. Dans ce cas, les jeunes sont alors éliminés d’office", raconte une autre.
La dure loi du marché professionnel
Ce sont certaines des difficultés des jeunes Burundais en quête d'emploi. Le chômage frappe particulièrement cette catégorie de la population. Plus de 65% des jeunes de 18 à 35 ans sont des chômeurs. Alors, ils saisissent toutes les occasions d'appels d'offre bien que leurs chances soient très réduites.
Capitoline Niyonkuru est une lauréate d’université à la recherche de son premier emploi. Elle explique ce à quoi elle est confrontée: "Dans les services publics, on ne recrute que s'il y a quelqu'un qui est mort. Il y a des cas où pour recruter on exige une somme d'argent ou un ami ou ton père peut te favoriser pour avoir un post quelconque. Les jeunes n'ont pas de place car ils n'ont pas cet argent pour bénéficier de cet emploi."
Quelques avancées notifiées
Chaque année, les étudiants terminent les études et beaucoup se retrouvent dans la rue. Certains jeunes déplorent qu'il n'y ait pas eu, au cours des trois dernières années, de réformes majeures en rapport à la politique d'emploi pour eux.
D'autres, en revanche, mettent en avant des avancées dans la lutte contre le chômage malgré les imperfections. Gérard Hakizimana, président de l'association de lutte contre le népotisme et la favoritisme fait une analyse nuancée de la situation."Nous constatons qu'il y a des évolutions, mais dans le secteur privé, nous voyons qu'il y a encore des écoles privées qui utilisent le népotisme et le favoritisme. Mais au niveau du gouvernement, on voit des appels d'offre ça et là, mais s'il y a beaucoup de papiers exigés. Que ces documents soient diminués," explique-t-il.
L'entrepreneuriat pour s'en sortir
Pour l'heure, beaucoup de jeunes s'épuisent dans leur recherche d'emploi, jusqu'au dégoût. Ils sont alors de plus en plus nombreux à se lancer dans l'entrepreneuriat et la création de leur propre emploi pour ainsi réduire le taux de chômage qui ne cesse de grimper chaque année. "Nous devons nous assurer une autonomie économique afin de mettre un terme à toute forme de manipulation politique accentuée par le chômage", confie un jeune entrepreneur dans la capitale.