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Sécurité renforcée à l'aéroport de Bamako

Mahamadou Kane
20 juillet 2022

Depuis l’arrestation de militaires ivoiriens soupçonnés d'avoir voulu déstabiliser le pays, Bamako veut mieux contrôler les entrées et sorties du pays.

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L'entrée de l'aéroport international de Bamako
49 militaires ivoiriens ont été arrêtés il y a dix jours à l'aéroport de BamakoImage : Thomas Trutschel/photothek/picture alliance

Les voyageurs doivent désormais se plier aux nouvelles exigences sécuritaires de l’aéroport international de Bamako Senou. Depuis l’interpellation le 10 juillet dernier de 49 militaires ivoiriens soupçonnés par les autorités maliennes de vouloir déstabiliser le pays, les mesures de sécurité ont été davantage renforcées.

Une longue file de véhicules attend désormais d’être fouillée par les agents des forces de défense et de sécurité. La route est entrecoupée par de nombreux points de contrôle.

A l’intérieur de l’aéroport, les agents de la police et de la gendarmerie sont visibles un peu partout. Certains, arme en bandoulière, gardent un regard aussi bien sur les passagers que sur les personnes venues accueillir leurs proches qui reviennent du pèlerinage à la Mecque.  

C’est le cas de Mahamadou Traoré qui attend sa mère. Celui-ci se réjouit des nouvelles mesures sécuritaires prises par les autorités de transition, mais il craint que cela ne soit que temporaire.  

"Nous constatons qu’il y a la sécurité un peu partout dans l’aéroport. Cela est une bonne chose et une bonne idée. Ce dispositif sécuritaire doit être maintenu tout le temps. On ne devrait pas y avoir accès n’importe comment et à n’importe quelle heure sans être contrôlé par les agents des forces de défense et de sécurité. Mais si la situation se stabilise un peu seulement, ces mêmes agents baissent la vigilance. Cela n’est pas normal", estime Mahamadou Traoré.

Un avion est garé sur le tarmac de l'aéroport de Khartoum
Les contrôles au départ et à l'arrivée de Bamako sont désormais renforcésImage : Ton Koene/VWPics/IMAGO

Savoir patienter

Un autre voyageur, Adama Sissoko, s’apprête à prendre son vol à destination de Paris. Il a dû patienter pendant près d’une demi-heure à l’entrée de l’aéroport. Le véhicule qui le transportait a été fouillé par les agents de sécurité. 

"C’est un peu dérangeant. Mais vu que c’est pour notre propre sécurité, on ne va pas s’en plaindre. Ce n’est pas un problème pour moi. Mon vol est prévu à 19h, mais je suis là à 16h, soit trois heures avant le décollage de l’avion, pour les besoins des fouilles et de l’enregistrement au comptoir, annoncé pour 17 heures", dit Adama Sissoko. 

Des soldats de l'Onu au Mali au garde à vous
La Minusma et Bamako traversent actuellement des zones de turbulencesImage : Ishara S. Kodikara/AFP/Getty Images

"Une mesure nécessaire"

Pour le colonel Lassina Togola, président directeur général des aéroports du Mali, la mise en vigueur de ces nouvelles mesures, était nécessaire pour la sécurité des usagers et des passagers de l’aéroport de Bamako.   

"Vous aurez dorénavant des fouilles minutieuses au niveau des différents check-points de la plateforme internationale président Modibo Keita. Vous verrez également l’accroissement des patrouilles dans les zones aéroportuaires et surtout dans les aérogares et les parking autos et motos. Nous sommes conscients que le nouveau dispositif sécuritaire va engendrer forcément des désagréments liés au rallongement du temps des fouilles nécessaires à la prise en compte de tous les aspects relatifs à la sécurité. Nous demandons aux passagers de venir à l’aéroport plutôt que d’habitude pour ne pas rater leur vol. Par exemple, nous vous prions de venir trois heures en avance pour prendre en compte le temps des fouilles", explique le colonel Togola.

Le contrôle de l’aéroport de Bamako Senou a toujours constitué un enjeu majeur pour les pouvoirs en place au Mali afin de notamment déjouer d’éventuelles tentatives de coup d’Etat militaire.