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Fin confirmée de Barkhane, les réactions au Niger

Mahamadou Abdoulkarim | Avec agences
9 novembre 2022

Paris a confirmé la fin de Barkhane. Au Niger, une partie de la société civile et de l’opposition célèbrent une victoire tout en exprimant de la méfiance.

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Des soldats français de l'opération Barkhane installent des équipements d'artillerie au Burkina Faso, en 2019
De nombreux pays en Afrique de l'Ouest affichent leur hostilité à la présence militaire française dans le SahelImage : Philippe De Poulpiquet/MAXPPP/dpa/picture alliance

Le président Français Emmanuel Macron a présenté ce mercredi (09.11) la nouvelle stratégie de la France en matière de défense. Il a a cette occasion confirmé la fin de l’opération militaire anti-djihadiste Barkhane. "Nous lancerons dans les prochains jours une phase d'échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des actuelles bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l'Ouest", a-t-il déclaré. 

Satisfaction au Niger 

Au Niger, l’annonce de la fin de Barkhane est favorablement accueillie par certains acteurs de la société civile et par des responsables politique de l’opposition. Le départ des soldats français avait déjà été réclamé à travers des manifestations et assorti d’un ultimatum du M62. On fait le point avec notre correspondant au Niger, Abdoulkarim Mahamadou.  

Aussitôt l’annonce de la fin de la force Barkhane faite le président français Emmanuel Macron, beaucoup de Nigériens ont réagi avec joie et soulagement. Le M62, une organisation de la société civile, salue cette décision mais estime que la partie n’est pas encore gagnée.  

Méfiance du M62  

"Nous estimons qu’il s’agit d’un pas", explique Abdoulaye Seydou, coordonnateur du M62. "Mais nous attendons de voir, car la France a ses manières de faire. Dire que l’on met fin à l’opération Barkhane est une chose, mais vous pouvez prendre des décisions pour simplement changer de nom et continuer les mêmes pratiques sous d’autres appellations ou d’autres opérations qui pourraient se dérouler en Côte d’Ivoire, au Bénin ou au Togo, pour continuer à agir pour déstabiliser le Sahel."

L’ONG Tournons la page estime pour sa part qu’il s’agit là seulement d’un changement de stratégie de la part des autorités françaises.

Ecoutez le reportage au Niger...

Nul doute, pour Maikoul Zodi, que Barkhane changera juste de nom mais va rester au Sahel. 

Le coordonnateur de Tournons la page Niger assure que "mettre fin à l’opération Barkhane n’est pas synonyme de départ des troupes françaises et de la fermeture des bases françaises." 

Pour l’opposition politique, la fin de Barkhane est considérée comme une victoire de la lutte que mènent les peuples africains pour leur autonomie. 

"La victoire n’est pas encore effective" 

Gagara Dasilva, l’un des responsables du parti du Renouveau démocratique républicain, estime toutefois que cette décision ne sera effective que lorsque le dernier militaire Français aura quitté l’Afrique.   

Il estime que "c’est une victoire, mais celle-ci n’est pas encore effective. Elle le sera lorsque plus aucun soldat français ne sera en Afrique, et plus précisément en Afrique de l’Ouest." 

Pour l’instant, l’annonce du président français de la fin de Barkhane et de la réduction de la présence militaire française en Afrique n’a pas entrainé de réaction officielle des autorités nigériens ou des partis politiques de la majorité au pouvoir.