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Berlin veut danser la salsa à Cuba

Astrid Prange de Oliveira, Audrey Parmentier16 juillet 2015

Frank-Walter Steinmeier est à Cuba pour deux jours. C'est la première visite sur l'île d'un chef de la diplomatie de l'Allemagne réunifiée. Il reste beaucoup à faire pour normaliser les relations entre les deux pays.

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Frank-Walter Steinmeier (à gauche) visite la vielle ville historique de La Havane avec le maire Michael Sanchez Gonzales
Frank-Walter Steinmeier (à gauche) visite la vielle ville historique de La Havane avec le maire Michael Sanchez GonzalesImage : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

La dernière visite d'un ministre allemand à Cuba remonte à 2001. Mais les relations entre les deux pays datent, elles, des années 70 au moment de la guerre froide et de la RDA: l'Allemagne de l'est entretenait alors de bons rapports avec le pays de Fidel Castro. Klaus Barthel est président du groupe parlementaire germano-sud-américain:

« Il est temps de laisser cette phase de l'histoire derrière nous. J'aurais préféré que cela ait lieu bien plus tôt. Pendant la Guerre froide, le gouvernement allemand aurait dû agir différemment vis à vis de Cuba. Il y a d'autres pays occidentaux qui l'ont fait. Et rétrospectivement, je considère cela comme une erreur d'avoir confié les relations avec Cuba à la RDA. Ca nous complique un peu la tâche. »

Et quelle tâche ! Frank-Walter Steinmeier entend intensifier les relations bilatérales, et créer des partenariats politique, économique et culturel. Pour ce faire, le chef de la diplomatie allemande doit s'entretenir avec son homologue cubain, mais également avec des membres de la société civile, comme lors de n'importe quelle visite officielle, ce que salue Klaus Barthel :

Les relations entre Washington et Cuba se sont déjà réchauffées. Ici, l'emplacement de la future ambassade des États-Unis à la Havane
Les relations entre Washington et Cuba se sont déjà réchauffées. Ici, l'emplacement de la future ambassade des États-Unis à la HavaneImage : Alina-Sardina

« Il nous faut désormais nouer des relations normales avec Cuba, d'égal à égal et cesser de toujours pointer ce pays du doigt. Et plus généralement, je pense que l'Europe doit jouer un rôle plus important en Amérique latine et être perçue comme un partenaire. La dernière fois que je me suis rendu à Cuba, c'était en 2012 quand ce qu'on nomme le processus d'adaptation a été lancé. Je crois que nous n'avons pas perçu ce qui se jouait alors dans ce pays. Les Etats-Unis ont été beaucoup plus rapides que nous. Nous, on a raté le coche. »

Les Etats-Unis qui ont compris tout de suite l'importance des réformes économiques qui sont intervenues dans le pays. Depuis, les chefs d'Etat et de gouvernement européens se pressent à leur tour à Cuba. Ainsi que les touristes : chaque année, ils sont trois millions à se rendre sur l'île, la plupart d'entre eux viennent du vieux continent.