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Burkina Faso: l'armée a déposé le président Kaboré

Richard Tiéné | La rédaction francophone | Avec agences
24 janvier 2022

Le mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration annonce la suspension de la Constitution, la dissolution des institutions de la République et la fermeture des frontières.

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L'armée sur la télévision nationale annonce le coup d'Etat
L'armée sur la télévision nationale annonce le coup d'EtatImage : Radio Télévision du Burkina/AFP

Les horaires sont en temps universel, la même heure au Burkina Faso

Article mis à jour à 18:53 TU

18h45 : Le secrétaire général de l’Onu a "condamné fermement" le putsch. Il a appelé les soldats à "déposer les armes" et à protéger "l’intégrité physique" du président Roch Marc Christian Kaboré.

18h10 : Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui est à la tête des putschistes est un ancien élément de l’ex-RSP. Il avait quitté les rangs de cette garde prétorienne de Blaise Compaoré après les mutineries de 2011.

18h00 :  Les putschistes s'engagent au "retour à un ordre constitutionnel"  dans "un délai raisonnable."

17h52 : Les militaires annoncent la fermeture des frontières du pays.

17h48 : La déclaration des militaires qui ont annoncé la prise du pouvoir est signée par Paul-Henri Sandaogo Damiba. Celui-ci serait le chef de la junte militaire.

17h39 : Des militaires en uniforme annoncent à la télévision avoir pris le pouvoir.

17h38 : Les Etats-Unis ont appelé l'armée du Burkina Faso à la "libération immédiate" du président Roch Marc Kaboré et à "respecter la Constitution" et "les dirigeants civils" du pays.

17h34 : Un officier de l'armée burkinabè a annoncé la disolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. 

15h35 : Le président de la Commission de l’union africaine condamne "fermement la tentative de coup d’Etat contre le président démocratiquement élu". Moussa Faki Mahamat demande aux forces de défense et de sécurité de s’en tenir à leur mission républicaine et d’assurer l’intégrité physique du président Roch Marc Christian Kaboré.

14h27 : La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dit ce lundi suivre avec une « grande préoccupation » l'évolution de la situation au Burkina Faso, "caractérisée" depuis dimanche "par une tentative de coup d'Etat". L’organisation sous-régionale, dans un communiqué,  "tient les militaires responsables de l'intégrité physique du président (burkinabè) Roch Marc Christian Kaboré".

14h17 : Le président burkinabé s’est exprimé sur les réseaux sociaux. sur la mutinerie en cours dans son pays. Roch Marc Christian Kaboré a invité les mutins à déposer les armes. Le chef de l'Etat fait savoir que le dialogue et l'écoute sont la solution. Il est impossible d'indiquer si Roch Marc Christian Kaboré est l'auteur du tweet.

13h27 : Pour l’heure, aucune information fiable n’est disponible sur les meneurs de cette mutinerie. Certaines couches de la population burkinabè soutiennent les soldats.

Abdoulaye Kanazoé, estime qu’ "On en a assez vu, on ne veut plus les pleurs, on ne veut plus les orphelins. (...) On soutient les soldats. Qu'ils ne se laissent pas faire".

Un autre Burkinabè ajoute que "Nous on est avec l'armée. Demain, après-demain même, avant demain on est avec l'armée".

Un autre citoyen burkinabè indique encore que "Donc nous, la population, nous sommes sortis vraiment pour soutenir cette lutte là, qu'ils aillent loin, parce que nous, ce qu'on veut, c'est un peuple vraiment uni, parce que le Burkina Faso a été éparpillé, il n'y a plus de villages, les déplacés sont vraiment nombreux, donc celui qui ne peut pas il n'a qu'à laisser. C'est tout".

12h47 : La situation reste confuse pour le moment alors qu’une déclaration des mutins se fait attendre. Même confusion aussi du lieu où se trouve le président Roch Marc Christian Kaboré. Alors que des sources sécuritaires indiquent que le président a été arrêté, d’autres sources font savoir que Roch Marc Christian Kaboré est en lieu sûr. Une source gouvernementale a affirmé que le président avait été "exfiltré" de sa résidence dimanche soir par des gendarmes de sa garde "avant l'arrivée d'éléments armés qui ont tiré sur les véhicules de son convoi".

11h51 : Une vidéo postée sur les réseaux sociaux par la correspondante du journal Le Monde montre un groupe de manifestants. Ces derniers chantent l’hymne national et se dirigent vers la place de Nation pour apporter leur soutien aux soldats mutins.  

11h 33 : La situation au Burkina Faso est confuse, c’est ce qu’indique l’ambassade de France au Burkina Faso. L’ambassade appelle par ailleurs les Français vivant au Burkina Faso de ne pas sortir de chez eux. L’ambassade indique que les écoles françaises resteront fermées jusqu’à demain.

Plus tôt dans la journée, l'ambassade américaine a déclaré qu'elle restait "fermée en raison de l'incertitude des problèmes de sécurité en cours dans tout Ouagadougou". Les écoles au Burkina Faso restent fermées pour deux jours, lundi et mardi. 

Notre correspondant à Ouagadougou, Richard Tiéné, confirme que le président Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté.

Il aurait été transféré dans un camp militaire dans le centre de la capitale. Est-il entre les mains de gendarmes qui assurent sa sécurité ou aux mains des mutins ? Les sources interrogées divergent. Il semblerait en tout cas que les discussions menées dans la nuit de dimanche à lundi entre les mutins et les autorités n'aient pas abouti.

Selon l’AFP, le président du Parlement (Alassane Bala Sakandé) et des ministres du gouvernement Lassina Zerbo sont aussi détenus à la caserne Sangoulé Lamizana. 

Autour du palais présidentiel, pas de dispositif particulier, outre un hélicoptère qui survole la zone. Dans les rues de la capitale, les gens vaquent à leurs occupations et sont dans l'attente. Une déclaration officielle a été annoncée pour ce lundi.  

Flou également concernant la situation autour de la Radio télévision burkinabè (RTB). Un véhicule blindé est certes positionné devant la télévision mais les programmes ne sont pas interrompus. Un nom circule aussi déjà : selon le journal News Ouaga, "le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a évincé Roch Kaboré". 

Informations à suivre 

A lire → Le Burkina Faso serait-il à son tour menacé par un coup d'Etat ?

Retour sur un weekend mouvementé

Tout est parti de tirs sporadiques puis nourris ce dimanche, à l'aube. Des tirs qui ont réveillé les Ouagavillois qui, la veille, avaient vu une manifestation en soutien au Mali réprimée par des courses poursuites et l'usage de gaz lacrymogène.

A lire → Burkina : mutinerie et situation confuse à Ouagadougou

Checkpoint militaire près d'une caserne non loin de de Ouagadougou, la capitale
Checkpoint militaire près d'une caserne non loin de de Ouagadougou, la capitaleImage : picture alliance / ASSOCIATED PRESS

Sur les antennes de la télévision nationale, le ministre des armées, le général Barthélemy Simporé dans des propos paradoxaux ravive la rumeur relative à un profond malaise dans les casernes : 

"Nous ne savons pas ce qu'ils revendiquent. Nous sommes en train de suivre pour entrer en contact avec ceux qui sont à la manœuvre. Le chef de l'État n'a pas été arrêté. Aucune institution de la République n'a pour le moment été inquiétée. Ce sont des tirs bien circonscrits qui sont sous contrôle."

Des tirs nourris sous contrôle. Pourtant, dimanche, un couvre-feu est décrété de 20h à 5h30, jusqu'à nouvel ordre et sur toute l'étendue du territoire.

'Nous ne savons pas ce qu'ils revendiquent' (Barthélémy Simporé) - MP3-Stereo

Les populations restent inquiètes et peu rassurées par cette sortie du ministre des armées.

"Il faut que la population ait l'information juste. Il ne faut pas essayer de la camoufler. C'est une situation compliquée et c'est sûr que même le président, à un certain niveau, il se cherche. Ce n'est pas que je le soutiens."

"Des crises dans d'autres crises, je pense que si on va de mal en pis c'est nous tous qui allons payer le prix fort. Nous sommes déjà dans un contexte très difficile; contexte d'insécurité avec les menaces terroristes, contexte sanitaire assez difficile."

Lire aussi → Burkina : lourdes peines dans le procès du putsch raté de 2015

Tirer les leçons de la Guinée et du Mali

Les soldats, selon certaines sources non officielles, exigeraient le départ du directeur de l‘agence des renseignements. Ils dénonceraient également la mauvaise qualité des équipements, la mauvaise prise en charge des familles des victimes du terrorisme.

L'expert en sécurité Mahamoudou Sawadogo prévient : "Les forces de défense et de sécurité sont aujourd'hui, historiquement d'ailleurs, le dernier rempart face aux désordres créés par les politiciens. Je pense que nous devons tirer leçons de tout cela et de ce qui se passe en Guinée et au Mali pour ne pas tomber dans les mêmes dérives."

La célébration de la qualification des étalons du Burkina en quart de finale de la coupe d'Afrique des nations aura été de courte durée. A 20h, le couvre-feu était en vigueur avec des tirs par endroit. Les écoles, elles, restent fermées.