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"La loi ne prévoit pas les réquisitions personnalisées"

8 novembre 2023

Au Burkina Faso, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer des "réquisitions" récentes de citoyens critiques face au pouvoir militaire.

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Des soldats de l'armée burkinabè contrôlent l'entrée de Ouagadougou (archive de 2022)
Les militaires au pouvoir procèdent à des perquisitions ordonnées par le chef de la junte Ibrahima TraoréImage : picture alliance / ASSOCIATED PRESS

Au Burkina Faso, sur la base d'un décret présidentiel très controversé, de simples citoyens sont requisitionnées par des élements des forces de défense et de sécurité pour aller au front contre les groupes armés djihadistes qui occupent un pan du territoire national.

Indignation des ONG 

Cette mesure est critiquée par de nombreuses organisations burkinabè de défense des droits humains qui dénoncent une tentative de confiscation de la liberté d'opinion.

Cliquez sur l'image ci-dessous pour écouter l'interview de Me Prosper Farama, juriste et avocat au barreau du Burkina Faso. Pour lui, les lois du pays ne prévoient pas la resquisition d'une personne simplement avec l'objectif de la sanctionner.  

Réquisition des jeunes

En avril, un décret de mobilisation générale avait été adopté permettant, en cas de besoin, la réquisition des "jeunes de 18 ans et plus" afin de lutter contre les jihadistes qui mènent régulièrement des attaques sanglantes dans le pays.

Écoutez Me Prosper Famara, avocat au barreau du Burkina Faso

Mais début novembre, le Front Patriotique, une coalition de plusieurs dizaines de partis politiques et d'organisations citoyennes a constaté que des "réquisitions pour le front de guerre ont été adressées à des citoyens burkinabè, pour la plupart des acteurs de la société civile, qui ont exprimé des voix discordantes vis-à-vis des autorités de la transition". 

Inquiètude et condamnation

Le mouvement "Le balai citoyen", à l'origine de l'insurrection populaire qui a conduit à la chute de l'ancien président Blaise Compaoré, en 2014, a de son côté indiqué que deux de ses membres avaient aussi été "réquisitionnés".

La Veille, une association de défense des droits humains avait également dénoncé une "réquisition massive et ciblée de citoyens" critiques du pouvoir. Et un collectif de syndicats emmenés par la CGT-B a également déploré "un acharnement contre des citoyens ayant exprimé des opinions critiques vis-à-vis des autorités de la transition". 

"Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation", a affirmé lundi le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en septembre 2022.

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent