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L'inflation et les prix des loyers préoccupent au Sénégal

Robert Adé
15 novembre 2024

La cherté des loyers touche en particulier les étudiants qui n’ont pas la chance d’avoir une place dans une résidence universitaire. Portrait de Diarry Alassane Sakho.

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Vue de la capitale Dakar (03.02.2023)
Dakar est l’une des villes les plus chères au monde, selon le classement Mercer Image : Katrin Gänsler/DW

Alors que les élections législatives auront lieu dimanche (17.11.2024) au Sénégal, les habitants de Dakar se plaignent de l’inflation sur les produits alimentaires, mais aussi des coûts liés au logement.  

C’est le cas de Diarry Alassane Sakho. Cette étudiante est inscrite en première année de licence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, mais elle n’est pas logée au campus social. Elle vit dans une famille d’accueil car ses moyens financiers ne suffisent pas pour assumer un loyer à Dakar.   

"Diarry Alassane Sakho, étudiante en première année de licence BCGS, Biologie-Chimie-Géosciences. J’habite à Golf Sud, aux alentours de l’hôpital Dalal Jamm qui se trouve actuellement à 15 kilomètres de l’université Cheikh Anta Diop à Fann", précise sur la DW la jeune étudiante.  

C’est la fin des cours, et Diarry s’empresse de prendre le BRT. Le dernier Bus Rapid Transport part à 21 heures. 

"Si tu arrives à la station avant 20h50, le temps d’acheter ton ticket et prendre le bus, tu risques de manquer le bus", fait-elle remarquer. "Si tu le rates, alors tu seras obligé, à cette heure-là, de prendre un taxi ou une voiture privée qui coûtent un peu plus cher pour pouvoir rentrer chez toi. C’est là qu’on se rend compte de la nécessité de loger au campus social." 

Ecoutez le sujet à Dakar de notre correspondant Robert Adé

Budget habitation onéreux  

Le budget habitation des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pèse lourd. Il laisse peu de place pour le transport, l’alimentation et l’achat de fournitures. Il y a quelques mois, lors de la reprise des cours, les associations estudiantines faisaient pourtant du logement des étudiants indigents, une priorité, regrette Diarry. 

"Je suis boursière. Pour la première année, je perçois 40.000 francs CFA par mois. Il y a des amicales qui offrent des chambres aux nécessiteux, aux étudiants qui n’ont ni famille dans la ville de Dakar ni les moyens de se trouver un logement."  

Et elle ajoute avoir "essayé de faire partie de ces étudiants, mais en vain. Donc je vis dans une maison familiale qui se trouve ici même à Dakar"

Plafonnement des prix des loyers  

Des étudiants quittent l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (16.03.2020)
Les préoccupations des étudiants ne sont pas au cœur d’une campagne électorale au Sénégal marquée par des violences Image : Eddy Peters/Xinhua/imago images

Pour juguler l’explosion des prix du logement, les nouvelles autorités avaient plafonné les tarifs de location de chambre à Dakar. Plus de six mois après, ces tarifs ne cessent pourtant de grimper. Ils sont restés inchangés pour les étudiants qui sont confrontés à plusieurs autres charges, explique Diarry. 

"Déjà, beaucoup d’étudiants ne sont pas de la ville de Dakar. Le seul fait de quitter sa région natale, ses parents, pour rejoindre un milieu inconnu, est un peu difficile", constate Diarry Alassane Sakho.  

"Ce n’est pas facile avec les frais de transport. On doit aussi acheter les cours, les fascicules et tout ce qui va avec." 

Venue de Matam, une ville située à plus de 500 kilomètres de Dakar, où elle a obtenu son baccalauréat, Diarry Alassane Sakho est aussi une passionnée de football. Elle vient de fêter ses 20 ans, et rêve de devenir ingénieure des travaux publics. Pour être utile à Doumga Ouro Alpha, son village natal, situé près de la frontière avec la Mauritanie. 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais