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Combats armés dans une zone aurifère du Tchad

Blaise Dariustone
9 octobre 2019

Une opération militaire destinée à chasser les orpailleurs à Miski, dans la province du Borkou, dans le nord du Tchad, se heurte à la résistance armée des populations locales.

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Tschad Armee Boko Haram
Image : Reuters/E. Braun

Selon un haut-gradé de l’armée tchadienne qui requiert l’anonymat, tout est parti d’une opération d’expulsion des orpailleurs dans le village d'Arkina proche de la sous-préfecture de Miski, dans la province du Borkou. 

Une opération qui a été déclenchée après l'échec d'une tentative de médiation conduite par des chefs traditionnels. 

Mais pour Molly Sougui, le porte-parole du Comité d’autodéfense, c’est une opération qui vise à chasser les habitants pour piller l’or découvert dans leur localité. 


"Jeudi dernier, le 3 octobre, à la surprise générale l’armée a lancé une offensive sur la localité d’Arkinia, située à une vingtaine kilomètres de Miski. Et le comité d’autodéfense à lancé une contre-offensive. A l’heure où je vous parle, des combats violents se déroulent. Si cette exploitation peut bénéficier au peuple tchadien, c'est-à-dire aider à réduire la pauvreté, contribuer à développer le Tchad et la région productrice, nous ne sommes pas contre. Mais nous ne voulons pas que cette exploitation se fasse dans un cadre illégal."

Le gouvernement appelé à la retenue 

 

Pour l’heure, aucun bilan humain ni matériel n’est disponible. Mais Mahamat Nour Ahmat Ibedou, le sécrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, la CTDDH, se dit inquiet et appelle le gouvernement à la retenue.


"Ces combats entrainent incontestablement des pertes en vies humaines. Nous sommes extrêmement préoccupés par cette situation parce qu’elle dénote l’incapacité du gouvernement à régler les problèmes de contrôle des gisements d’or au Tchad de façon pacifique. Les gens de Miski pensent que si l’Etat arrive il risque de boucler la zone et cet or servira une fois de plus à enrichir seulement les parents du président. L’Etat aurait dû comprendre les habitants de la zone productrice, comme ce fut le cas dans la province de Doba où 5% des revenus pétroliers sont revenus aux autochtones."

Aucun des membres du gouvernement tchadien contacté, ni des responsables du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), n’a souhaité se prononcer sur le sujet. 

Depuis la découverte d’un important gisement d’or dans la province du Tibesti en 2013, cette localité est le théâtre d'affrontements entre orpailleurs et autochtones, ou bien entre les populations locales et les forces armées.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais