Faut-il une commission d'enquête parlementaire sur la pandémie de Covid en Allemagne ? Le débat est lancé depuis une série d'interviews et un articlede l'hebdomadaire Der Spiegel sur le sujet. L'idée serait de passer en revue la gestion de la pandémie, pour en tirer des conséquences pour d'autres pandémies à venir peut-être... De dire avec le recul si les mesures étaient toutes nécessaires ou si elles sont parfois allées trop loin. De dire encore, si, en interdisant par exemple les rassemblements ou les sorties nocturnes, l'Etat a bien agi ou été trop autoritaire. Un exercice de démocratie en soi...
"C'est nécessaire, c'est le rôle du Parlement", disent certains. "On a déjà parlé peut-être assez de toutes ces questions", répondent les autres. En attendant, certains responsables politiques ont déjà reconnu des erreurs. "Nous avons pris des décisions pendant la pandémie que je ne soutiendrais plus aujourd'hui", dit par exemple Horst Seehöfer au Spiegel. Il était dans le "cabinet Covid" du gouvernement à l'époque.
Le médecin nommé ministre fédéral de la Santé pendant la pandémie en 2021, Karl Lauterbach, reconnaît aussi des erreurs dans l'interview accordée au même journal. "La plus grande erreur a été d'avoir été en partie trop stricts avec les enfants et d'avoir sans doute débuté un peu trop tard avec les mesures d'assouplissement", estime-t-il. "Nous aurions dû en faire plus pour maintenir l'offre éducative dans les écoles."
Cartes de paiement pour les demandeurs d'asile
Vu d'Allemagne revenait récemmentsur l'instauration de cartes de paiement au lieu d'argent liquide pour les demandeurs d'asile en Allemagne. Quatorze Länder sur seize ont approuvé fin janvier l'instauration de standards communs pour ce système. Cela doit remplacer les versements d'allocations en espèces. Le sujet est revenu tout récemment sur la table lors d'une rencontre entre les ministres-présidents des Länder allemands et le chancelier Olaf Scholz.
"Il y a trois ans, je n'aurais jamais imaginé que ce sujet « prestations en espèces ou non » déboucherait un jour sur une carte de paiement, que les Länder s'accorderaient sur des standards communs", a confié le chef du gouvernement de Hesse, le conservateur Boris Rhein, après la conférence. Et d'ajouter : "Je dois dire que c'est une grande réussite, que je crois personne n'aurait cru possible".
Après cette conférence on en sait un peu plus sur la mise en place de ce système. Il y aura bien des cartes dans 14 des 16 Länder. Mais toutes n'auront pas les mêmes fonctions. Certains Länder, comme à Hambourg, permettront de retirer de l'argent liquide avec la carte. Ce ne sera pas possible, en tous cas pas pour la totalité de l'agent, en Bavière.
Il y aura des contrôles aussi dans certains Bundesländer : l'idée est d'éviter que les personnes envoient de l'argent hors de l'Allemagne, à de la famille restée dans le pays d'origine par exemple. Ailleurs, aucun contrôle ne sera effectué. Ces cartes devraient être distribuées dès l'été prochain en Allemagne, dans quelques mois. En attendant, la Bavière lance des projets pilotes dans quatre communes en ce mois de mars. Le Land de Saxe doit aussi mettre en place cette carte dès le mois d'avril.
Extrêmiste de droite et néonazis au Bundestag
C'est une enquête journalistique de la radio-télévision publique de Bavière, le Bayerischer Rundfunk, qui fait beaucoup parler en Allemagne. Sortie le 12 mars, elle montre que des personnes actives dans des organisations d'extrême-droite travaillent au Bundestag, employées par le parti d'extrême-droite allemand, l'AfD. Des assistants, des collaborateurs, qui gèrent des bureaux, des rendez-vous, des questions au gouvernement.
Problème : ces personnes sont membres d'organisations d'extrême-droite radicales, en dehors du parti. Des organisations opposées à la Constitution allemande, amies avec des fachistes italiens ou qui s'entraînent au combat avec des tenues néonazies... Cela concerne plus de cent personnes. Parmi elles, des membres politiques du parti d'extrême-droite AfD en ont même été exclues par le passé à cause de prises de positition antisémites par exemple. Mais l'AfD n'a visiblement pas de souci a employer ces personnes aujourd'hui sur des postes financés par le contribuable.
Un quart de personnes issues de l'immigration dans la population active
Le service des statistiques allemand vient de publier des chiffresqui montrent que l'Allemagne serait bien embêtée sans les étrangers et leurs descendants. Car les personnes issues de l'immigration représentent 25 % de la population active en Allemagne. C'est même 46%, près d'une personne sur deux dans la gastronomie, et six personnes sur dix dans le secteur du nettoyage.
Sont considérées comme "personnes issues de l'immigration" dans ces statistiques, les personnes ayant migré en Allemagne depuis 1950, ou leurs enfants. Les personnes dont les parents ont migré donc.
Ces statistiques montrent que l'Allemagne a encore des progrès à faire pour donner les mêmes chances à toutes et tous. Les personnes issues de l'immigration sont moins souvent, en comparaison avec des personnes sans histoire migratoire, à des postes de direction. Moins nombreux aussi dans la Police ou le système éducatif.
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Voyages « mémoriels « en Algérie plus de soixante ans après la guerre
Il y a 62 ans, le 18 mars 1962, les accords d'Evian étaient signés entre la France et les nationalistes algériens. Un accord qui mettait fin à huit ans de guerre en Algérie, jusque-là colonie française. Une guerre au bilan humain très lourd, même s'il est toujours difficile de donner des chiffres précis. On parle souvent de 500.000 morts côté algérien, 25.000 côté français.
Cette guerre a laissé de nombreuses traces des deux côtés de la Méditerranée. Aujourd'hui, des Français qui ont vécu en Algérie ou servi dans l'armée retournent sur place pour renouer avec leur passé, leur histoire. Des visiteurs en quête de mémoire et de recherche de racines. Reportage Nadir Djennad à écouter en seconde partie du magazine.
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