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Niger : ​Ali Mahamane Lamine Zeine nommé Premier ministre

Georges Ibrahim Tounkara | Avec agences
8 août 2023

L'économiste nigérien, ​Ali Mahamane Lamine Zeine, a été nommé Premier ministre par les militaires au pouvoir au Niger.

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 ​Ali Mahamane Lamine Zeine
 ​Ali Mahamane Lamine ZeineImage : Karen Bleier/AFP/Getty Images

Les militaires qui ont pris le pouvoir après avoir renversé le président Mohamed Bazoum, ont nommé ce lundi,  ​Ali Mahamane Lamine Zeine comme Premier ministre.

 ​Ali Mahamane Lamine Zeine est un économiste ayant servi  au temps du président Tandja Mamadou.

Dès son accession au pouvoir, l'ancien président avait nommé Ali Mahamane Lamine Zeine directeur de cabinet en 2001, puis ministre des Finances en 2002, pour redresser une situation économique et financière diificile. 

Ali Mahamane Lamine Zeine a également été représentant résident de la Banque africaine de développement au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Gabon. C'est un économiste, né en 1965 à Zinder, dans le sud du pays. 

Le nouveau Premier ministre va déjà faire face aux pressions sur les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum.

 ​Ali Mahamane Lamine Zeine en 2008 quand il était ministre des Finances du Niger
 ​Ali Mahamane Lamine Zeine en 2008 quand il était ministre des Finances du NigerImage : Matthew Cavanaugh/dpa/picture alliance

Pressions américaines

Une émissaire américaine a eu des discussions à Niamey avec les militaires auteurs du coup d'Etat, sans parvenir à aucune avancée alors qu'un ultimatum adressé par les pays d'Afrique de l'Ouest pour un retour à l'ordre constitutionnel est resté lettre morte.

Victoria Nuland, a déclaré avoir rencontré les auteurs du coup d'Etat. "Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles", a-t-elle dit à la presse.

Mme Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine par intérim, a indiqué avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d'état-major de l'armée, et d'autres responsables, mais n'avoir pas pu s'entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.

Victoria Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine
Victoria Nuland, numéro deux de la diplomatie américaineImage : Rod Lamkey/CNP/picture alliance

Elle a dit avoir proposé "de nombreuses options" pour mettre fin au coup d'Etat, ainsi que les "bons offices" des Etats-Unis "s'il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l'ordre constitutionnel", tout en ajoutant: "je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit."

"J'espère qu'ils garderont une porte ouverte à la diplomatie. Nous leur avons fait cette proposition. Nous verrons bien", a-t-elle poursuivi.

Les auteurs du coup d'Etat "comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner", a déclaré Mme Nulan, en référence au groupe paramilitaire russe Wagner, présent notamment au Mali voisin.

Il est encore possible de mettre fin, par la diplomatie, au coup d'Etat , a pour sa part, déclaré à Washington un porte-parole de la diplomatie américaine.

Les Chefs d'Etat de la Cédéao à Abuja le 30 juillet 2023
Les Chefs d'Etat de la Cédéao à Abuja le 30 juillet 2023Image : Xinhua News Agency/picture alliance

Nouveau sommet de la Cédéao

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) vont à nouveau se réunir ce jeudi à Abuja, la capitale du Nigeria, pour évoquer la situation au Niger, deux semaines après le coup d'Etat, a indiqué la Cedeao dans un communiqué.

Lors d'un précédent sommet à Abuja le 30 juillet, les dirigeants ouest-africains avaient donné une semaine aux militaires nigériens pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, actuellement retenu prisonnier.

Les chefs d'état-major de la région avaient même dessiné les "contours" d'une éventuelle intervention armée, mais elle n'a pas été déclenchée à l'expiration de l'ultimatum dimanche à 23H00 GMT.

Selon une source proche de la Cédéao, une intervention n'est pas envisagée à ce stade, et la voie du dialogue semble donc toujours privilégiée.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle