Covid-19 : l'Europe en ordre dispersé
4 septembre 2020La Hongrie n'en est pas à sa première salve de critiques de la part de Bruxelles.
Cette fois, c'est la fermeture des frontières décidée unilatéralement par Viktor Orban qui est dans le viseur de la Commission européenne. Cette fermeture est entrée en vigueur le 1er septembre pour enrayer la propagation du coronavirus.
Les personnes ne résidant pas en Hongrie ne peuvent ainsi plus entrer dans le pays jusqu'à la fin du mois. La logique de Budapest n'a cependant pas été poussée jusqu'au bout puisqu’une exception est faite pour les touristes tchèques, polonais et slovaques.
Bruxelles, qui a rappelé l'importance de la libre circulation à l'intérieur de l'espace Schengen, a ainsi mis en garde le gouvernement hongrois qu'elle accuse de discrimination basée sur la nationalité.
Le premier ministre hongrois a répondu vendredi sur les ondes de la radio publique hongroise à ces critiques, prédisant que "les bureaucrates de Bruxelles" vont "suivre notre politique dans quelques jours, sans quoi ils n'ont aucune chance d'arrêter l'épidémie".
Ce différent illustre bien la désorganisation de l'Union européenne face à la seconde vague de l'épidémie. La question de la fermeture des frontières intérieures du continent a d'ailleurs été au programme cette semaine d'une réunion des ambassadeurs auprès de l'Union européenne.
L'Allemagne, qui assure jusqu'à la fin de l'année la présidence de l'UE, a appelé en amont de cette réunion à "éviter des réponses désordonnées" et conseillé de "préserver l'intégrité de l'espace Schengen".
"Eviter le chaos"
Face à l'urgence née de la situation hors de contrôle au début de la pandémie en mars dernier, les pays européens avaient décidé de fermer leurs frontières aux voisins face à une situation sans précédent.
Mais la réouverture progressive en juin avait déjà créé la confusion, chaque pays décidant unilatéralement à qui et quand il ouvrait à nouveau ses portes.
Désormais, l'objectif de Bruxelles est d'éviter que ce scénario ne se reproduise. "Il nous faut éviter le chaos", a rappelé mercredi le président du Parlement européen, David Sassoli.
Actuellement, face à la remontée du nombre de cas de contamination recensés, le Danemark a fermé ses frontières aux Français. L'Allemagne exige de ses ressortissants qui se rendraient dans les "zones à risque" en France, notamment à Paris et Marseille, de se mettre en quarantaine à leur retour ou de fournir un test négatif à la Covid-19.
De son côté, le Royaume-Uni, qui a quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020, a réimposé deux semaines d'isolement aux voyageurs en provenance des Pays Bas, de Malte et de la France.
Sur l'île britannique, la cacophonie règne même entre les nations qui constituent le Royaume-Uni. L'Ecosse et le Pays de Galles ont ainsi imposé aux voyageurs en provenance du Portugal et de Grèce une quarantaine de deux semaines à leur retour.
Une décision qui n'a pas été suivie par le gouvernement britannique qui est en la matière seulement responsable de la province de l'Angleterre.