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Des humanitaires ont pu accéder aux femmes violées de Makala

9 septembre 2024

Une semaine après les événements à la prison de Makala, des détenues victimes de viol ont enfin reçu des kits sanitaires de premiers soins.

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Coronavirus dans la prison des Frères musulmans en Égypte (Photo d'illustration)
La prison de Makala a une capacité de 1.500 détenus, mais elle accueille 14.000 à 15.000 prisonniers, selon les statistiques officielles (Photo d'illustration)Image : Amr Nabil/AP Photo/picture alliance

"Nous avons reçu la visite de la Première ministre, du ministre de la Santé, du ministre de la Justice ainsi que du vice-ministre de l’Intérieur", confie une détenue qui a requis l'anonymatpour préserver sa sécurité. 

Médecins sans frontières est passé nous apporter des kits sanitaires pour les premiers soins de 72 heures après des violences sexuelles. La vie commence à reprendre tout doucement ici. Les femmes observent et sont encore sous le choc. Elles sont fâchées et sont prêtes à tout, elles ont été humiliées et blessées dans leur amour propre”, poursuit cette même détenue. 

"Ces femmes n’ont pas été protégées comme il se doit par l’Etat congolais" (Me. Charlène Yangazo)

La Fondation Bill Clinton suit de près le dossier des femmes violées à Makala. Selon ses propres estimations, environ 300 femmes auraient subi des violences sexuelles au cours de cette nuit tragique. 

Mais Emmanuel Adu Cole, de la Fondation Bill Clinton, explique que la parole ne s’est pas encore libérée totalement. 

"On ne peut pas dire si (au moins) une seule femme a été épargnée. Mais pour la dignité de certaines femmes, elles refusent de reconnaître qu’elles ont été violées. Nous connaissons la manière dont les prisonniers se comportent. Certaines femmes refusent de l’admettre alors qu’en réalité, toutes ont été violées." 

Maître Charlène Yangazo travaille avec la Fondation Bill Clinton. Elle explique que cette structure va accompagnerles femmes dans leur démarche pour porter plainte et exiger des réparations. 

"Ces femmes n’ont pas été protégées comme il se doit par l’Etat congolais. C’est la raison pour laquelle elles ont été exposées et sont devenues aujourd’hui des victimes de viol. Nous demandons à ces femmes de contacter la fondation pour qu’ensemble, nous puissions porter plainte contre l’Etat congolais, afin qu’elles puissent rentrer dans leur droit.

Les avocats plaident pour avoir accès à leurs clients

Maître Karol Jean-Paul 2 Dilayen travaille au barreau de Kinshasa Matete.  Depuis trois ans, il apporte une aide légale aux personnes qui se trouvent en détention préventive à Makala. Parmi elles, il y a beaucoup de femmes. 

"Il faut procéder à l’identification de tous ceux qui sont condamnés comme détenus préventifs, à savoir ceux qui manquent à l’appel. Nous n’avons pas accès à toute une série d'informations, mais également, nous n’avons pas la possibilité de nous enquérir de la situation de tous les détenus et particulièrement des femmes qui ont été violées." 

 Sur son compte X, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a fait savoir que des enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs de ces viols. Sans donner plus de précision. Nous avons tenté à plusieurs reprises de joindre le ministre congolais de la Justice. Pour le moment, nos appels sont demeurés sans réponse. 

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash