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Des milliers d’Ivoiriens fuient vers les pays voisins

11 novembre 2020

Le HCR prédit qu’ils pourraient être 10.000 dans les jours à venir alors qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié se rencontraient ce mercredi.

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Les populations fuient les violences à l’intérieur du pays pour se retrouver dans les pays voisins
Les populations fuient les violences à l’intérieur du pays pour se retrouver dans les pays voisins Image : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Une rencontre entre le président ivoirien Alassane Ouattara et l’ex-président Henri Konan Bédié a eu lieu ce mercredi (11.11). Lundi dernier, Alassane Ouattara avait tendu la main à l'opposition dans un discours après sa réélection confirmée par le Conseil constitutionnel. 

C’était une première rencontre pour briser la glace, ont fait savoir Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié à l’issue des échanges.

Cette rencontre entre les deux personnalités est survenue alors que s'observe une conséquence dramatique de la crise politique actuelle : la fuite des Ivoiriens vers les pays limitrophes.

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Le HCR estime que ce chiffre devrait atteindre 10.000 personnes dans les jours à venir. Depuis plusieurs jours, ceux-ci se rendent principalement au Libéria voisin, redoutant de nouvelles violences.

Des personnes vulnérables en fuite

Parmi les personnes qui fuient la Côte d’Ivoire, il y a des femmes enceintes, des personnes âgées, des enfants non accompagnés ou séparés de leur famille mais qui n’ont pas subi des violences, précise le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Fatoumata Lejeune-Kaba, cheffe des relations extérieures du bureau régional Afrique de l’Ouest du HCR, parle d’une fuite préventive des populations. "Parmi eux, il y a des gens qui ont été réfugiés par le passé à cause de la flambée de violence généralisée à travers la Côte d’Ivoire après les élections de 2010. Donc il y a ce traumatisme, ce mauvais souvenir. Et ils ont préféré aller dans les pays voisins plutôt que d’attendre que la situation ne se dégrade.", confie Mme Lejeune-Kaba.  

"Nous allons dépasser les dix mille réfugiés" (HCR)

Des affrontements intercommunautaires ont eu lieu ces dernières heures dans la localité de M’Batto, fief de l’opposition située dans le centre-est du pays. Au moins trois morts y ont été enregistrés, ainsi que neuf dans la ville d’Henri Konan Bédié, Daoukro, et à Sikensi, dans le centre-est de la Côte d’Ivoire.

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Absence de dialogue entre les politiques

Depuis août, ces affrontements ont fait 85 morts, selon le gouvernement. Le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (Wanep Côte d’Ivoire) réclame la reprise du dialogue entre les politiques.

Selon Mylène Soro, coordinatrice nationale de Wanep Côte d’Ivoire, "les communautés s’attaquent. Quand une riposte est attendue, les gens préfèrent fuir pour ne pas être les victimes de la riposte."

Elle ajoute que "les gens, voyant les positions tendues sans qu’il y ait de dialogue entre les politiques, pensent qu’il n’y aura pas de paix de sitôt. Bbeaucoup préfèrent fuir puisqu’ils ne voient pas le bout du tunnel, ils ne voient pas de solution dans l’immédiat." 

La société civile espère un dialogue entre le pouvoir et l’opposition
La société civile espère un dialogue entre le pouvoir et l’opposition Image : Xinhua Afrika/Imago Images

En attendant ce dialogue entre responsables politiques qui pourrait rassurer les populations, des Ivoiriens continuent de quitter le pays, selon Fatoumata Lejeune-Kaba du HCR.

Elle prédit que "tant que la situation ne se stabilise pas, nous allons continuer à assister à des arrivées quotidiennes qui, à la longue, deviendront massives. Par exemple, au rythme auquel les gens arrivent aujourd’hui, nous allons très vite atteindre et même dépasser les 10.000 réfugiés dans les pays limitrophes."

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Le PDCI d’Henri Konan Bédié demande la satisfaction d’un minimum de conditions avant des "discussions franches et libres" "Nul ne peut aller à une table de négociation en étant bâillonné, privé de ses droits élémentaires et de sa liberté de mouvement", indique le parti.