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Tchad : coup d'envoi ce week-end du dialogue national

Srinivas Mazumdaru | Avec agences
19 août 2022

L’objectif principal serait, selon les organisateurs, de tourner la page de la transition et permettre la tenue d'élections libres et démocratiques.

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Rencontre entre Mahamat Idriss Déby Itno et Mahamat Nour Ibedou
A la veille de l'ouverture du dialogue national, d’importants chefs rebelles tchadiens en exil depuis des années sont rentrés ce jeudi (18.08) à N'Djamena.Image : Mahamat Idriss Déby Itno/Facebook

Le dialogue national dit "inclusif" qui avait été reporté plusieurs fois s’ouvrira finalement le samedi (19.08).

"Nous organisons ce dialogue pour tourner la page de la transition et mettre en place un régime démocratique et une alternance", a déclaré Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien.

Le dialogue qui est prévu pour 21 jours devrait être l’occasion d'adopter une nouvelle Constitution qui pourrait être soumise à référendum.

Les autorités rassurent mais Enrica Picco, la directrice du projet Afrique centrale du centre de réflexion International Crisis Group (ICG) ne partage pas cet engouement. Elle estime que le calendrier du dialogue n'est pas crédible et qu’un accord dans un délai aussi court est impossible.

Il s’agit en effet d’un calendrier serré de trois semaines qui laisse présager une prolongation de la transition militaire.

Tribune des négociations de paix au Tchad avec plusieurs participants prêts à prendre la parole
Le président Mahamat Idriss Déby Itno, a signé il y a dix jours au Qatar un accord avec une quarantaine de factions rebelles pour l'ouverture d'un dialogue national pour la paix.Image : Abdelkérim Yacoub Koundougoumi

L’inclusivité du dialogue remise en cause

Certes, le dialogue se veut inclusif, mais bon nombre de concernés n’y prendront pas part. C’est le cas du Front pour l'alternance et la concorde (FACT), un des principaux groupes rebelles à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à l'ancien président Idriss Déby.

Ce groupe n’a pas signé l’accord de Doha qu’il considère comme "biaisé d'avance".

Une partie de l'opposition et de la société civile se désiste aussi. Ceux-ci estiment que le dialogue est un prétexte de la junte qui, selon ses détracteurs, préparerait une candidature du général Mahamat Idriss Déby à l’élection présidentielle.

Le déséquilibre dans la répartition des délégués est également critiqué par l’opposition qui affirme que 80% des délégués seraient proches de la junte.

Cette affirmation a été réfutée par le ministre Abderaman Koulamallah qui affirme, au contraire, que tous les partis politiques seront représentés.