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Le mpox affecte la consommation de viande en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
19 août 2024

Après les mises en garde du gouvernement sur les risques du mpox, des changements de comportement s’observent déjà sur les marchés de Bangui.

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Des réactions cutanées au mpox sur le dos d'un homme de 35 ans
La recrudescence du mpox en RDC, qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a poussé l'OMS à déclarer une urgence de santé publique de portée internationaleImage : Arlette Bashizi/REUTERS

Depuis la découverte des premiers cas de mpox en Centrafrique, le 28 juillet dernier, les autorités sanitaires du pays recommandent à la population d’adopter des gestes barrières pour contrer la propagation de cette maladie virale

Il s’agit notamment de surveiller la consommation de la viande de certains animaux tels que les rats palmistes.  

Mais cette communication officielle contribue également à créer de la peur chez de nombreux citoyens, dont certains refusent désormais également de consommer de la viande bovine. 

Les activités des bouchers s’en trouvent affectées, comme l’a constaté la Deutsche Welle au marché Yassimandji, dans le 5e arrondissement de Bangui. Il est 11 heures du matin, et malgré cette heure de pointe, les clients se font rares. 

Ce qu'il faut savoir au sujet du Mpox

De nouveaux comportements alimentaires

Laura vend de la viande. Elle explique que "depuis qu’on parle de cette maladie (le mpox), nos activités ne tournent plus. Nos clients habituels peuvent s’approvisionner mais une fois arrivés à la maison, les membres de leur famille ne consomment pas et nous font le retour. Les consommateurs ne sont pas attirés par la viande de brousse et la viande boucanée. Du coup, nos affaires ont chuté".

Non loin de Laura, se trouve Anselme, un boucher qui n’arrive pas à comprendre le phénomène qui affecte sérieusement son activité. Pour lui, la mauvaise communication est à l’origine de cette grande peur envers la viande de certains animaux, notamment le bœuf.  

Ecoutez le reportage à Bangui...

Ainsi, des Centrafricains rencontrés par la Deutsche Welle confirment que leur leurs habitudes alimentaires ont changé depuis la découverte du mpox. "Nous consommons de la viande boucanée au moins deux ou trois fois par semaine. Mais depuis qu’on a appris l’information, cela a bouleversé non seulement ce qu’on mange mais nous plonge dans l’angoisse", raconte un habitant de Bangui. 

Un autre explique acheter "très régulièrement du gibier pour la consommation de la famille. Mais ce que j’ai appris me fait beaucoup peur. Quelqu’un m’a rassuré en me disant que lors d’une cuisson à 90 degrés, le virus ne peut pas résister". 

Le gouvernement revoit sa communication 

L’ampleur de la situation a contraint le ministre de la Santé a clarifier la communication gouvernementale. 

Pierre Somsé a déclaré que "lorsque tu achètes de la viande fraîche, du gibier sur le marché, il ne faut pas la toucher. Il faut trouver un moyen de la prendre et la mettre sur le feu ou dans l’eau bouillante. Mais attention, on n’a pas dit qu’il ne faut pas manger de la viande boucanée, on n’a pas dit qu’il ne faut pas manger de singe mais il faut prendre des précautions".  

L'épidémie de mpox a fait au moins un mort en Centrafrique depuis son apparition.