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La situation reste confuse à Walikale dans l'est de la RDC

21 octobre 2024

L’AFC et ses alliés du M23 revendiquent la conquête de cette zone, tandis que des sources locales précisent que Kalembe, dans le territoire de Walikale, serait à nouveau passée entre les mains de l’armée.

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Rebelles du M23 (Photo d'illustration)
Des combats ont éclaté tôt le dimanche 20 octobre entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalondo (Photo d'illustration)Image : Moses Sawasawa/AP Photo/picture alliance

Sur place, les personnes contactées par la DW ont confirmé que les combats se poursuivent à Kalembe, un village situé entre Masisi et Walikale. Au centre même du territoire de Walikale, certains disent redouter l’arrivée du M23 et d’autres s’apprêtent à partir.

"Le territoire de Walikale est très riche en minerais" (Augustin Muhesi)

Situé dans la province du Nord Kivu, le territoire de Walikale est surtout connu pour son importante production de coltan et d’étain. Les offensives du M23 semblent suivre la carte des gisements de coltan : ainsi, après avoir conquis les territoires de Rutshuru et Masisi, les rebelles se dirigent désormais vers Walikale, dans la province du Nord-Kivu.

C’est ce que précise Augustin Muhesi qui enseigne les sciences politiques dans le Nord-Kivu.

"Le territoire de Walikale est très riche en minerais et on y trouve même des multinationales qui y fonctionnent et qui paient certainement des impôts et des taxes au gouvernement congolais," soutient l’enseignant, qui précise que "si le M23 tient certainement à occuper cet espace, c’est pour bénéficier de tous ces avantages en termes d’impôts et de taxes pour également se doter d’une possibilité d’extraction des minerais pour pouvoir financer son entreprise belliqueuse. Il s’agit donc ici d’une action qui veut assouvir les appétits politiques du M23."  

Un intérêt pour les minerais ?

Selon les Nations unies, le M23 génèrerait environ 300.000 dollars de revenus chaque mois grâce aux taxes prélevées sur la production de coltan dans les territoires de Masisi et de Rutshuru.

Le politologue Christian Moleka, pour sa part, place également cette nouvelle percée du M23 dans un contexte de hausse des prix d’une autre ressource minière de la région : l’étain. Pour lui, "ce n’est pas anodin que ce nouveau mouvement intervient dans un contexte global où il y a une hausse de 30% du prix de la tonne d’étain. L’étain, un minerai qui prend de plus en plus d’ampleur dans un contexte mondial où il y a moins de production dans les deux pays phares que sont l’Indonésie et Myanmar. Et donc que le Congo se positionne aujourd’hui comme un grand producteur qui bénéficie de la hausse mondiale, ce n’est pas anodin que les groupes armés se positionnent vers ces territoires qui ont une vraie valeur ajoutée en termes d’étain et qui participent activement aujourd’hui à la production d’étain."

Le cessez-le-feu obtenu par la médiation angolaise fin juillet, entré en vigueur le 4 août, visait à faire taire les armes dans le conflit opposant l'armée congolaise à la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Une nouvelle rencontre entreles ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais est prévue le week-end prochain à Luanda. Depuis 2021, le M23 et ses alliés de l’AFC se sont emparés de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash