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Plus de femmes réalisatrices, un objectif du Fespaco

3 mars 2023

Certaines écoles au Burkina Faso tentent d'inciter les jeunes filles à s'investir dans le cinéma pour devenir réalisatrices.

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Statue Paulin Soumanou Vieyra devant le QG du Fespaco
Le Fespaco a pour objectif d'augmenter le nombre de femmes réalisatricesImage : Sophie Garcia/AP/picture alliance

C'est bientôt la fin du Fespaco , le festival panafricain de cinéma et de télévision qui se tient à Ouagadougou, au Burkina Faso. Un accent particulier aura été mis cette année sur les droits des femmes et aussi, en coulisses, sur l'effort qu'il faut fournir pour augmenter le nombre de femmes réalisatrices dans le cinéma africain.

 

Le film Sira de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré, par exemple, évoque les menaces qui pèsent sur les femmes dans le Sahel, alors que celles-ci sont souvent les premières victimes de la violence des groupes djihadistes.

Sira, le personnage principal de ce film, est ainsi violée par des djihadistes et laissée pour morte dans le désert.

Mais, les problèmes auxquels font face les femmes dans le Sahel sont encore plus vastes que cette violence liée à la guerre. Il y a aussi les jeunes filles qui ne sont pas scolarisées, les mariages précoces et la violence domestique. 

Des défis que des lycéennes de Ouagadougou essayent d’illustrer dans des projets cinématographiques grâce à l'initiative Red Card. "Mon film parle des violences conjugales. Personnellement, je ne l'ai pas encore vécu mais autour de moi, chez les amis, les voisins, je vois souvent ces violences. Cela donc m'a motivée à développer cette idée", explique l'une des lycéennes 

Mais si de plus en plus de femmes émergent dans le cinéma en Afrique, elles doivent encore faire face à un autre défi : le rejet. 

Affiche du film Sira
Le film Sira évoque en partie les problèmes liés au djihadisme dont les femmes sont victimes

Même si le Burkina Faso est le siège du Fespaco, les femmes, selon Nikema Sévérine, une autre lycéenne, ne sont pas les bienvenues dans l’industrie du cinéma.

"Il y a certains préjugés qui me minent. Même avant la réalisation, on nous rappelle que nous sommes des femmes tout en nous demandant pourquoi nous voulons tout le temps nous affirmer. Ce sont des discriminations et elles sont toujours accompagnées par des violences. Donc c'est un thème pour toute femme qui se respecte"

A ceci s’ajoutent les difficultés financières des productions africaines qui, au-delà d’une thématique genrée de la réalisation, peinent à trouver leur place sur la scène internationale.