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EconomieAfrique

Guerre en Ukraine : quel impact sur Rusal en Guinée ?

8 mars 2022

Les activités de Rusal, l'une des sociétés qui exploite la bauxite en Guinée, ont été suspendues depuis le début de la Guerre en Ukraine.

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Cette machine peut extraire jusqu’à 750 tonnes par heure, selon la résistance du minerai
Cette machine peut extraire jusqu’à 750 tonnes par heure, selon la résistance du minerai Image : DW/Bob Barry

La Guerre en Ukraine faisait déjà redouter l’arrêt des activités de l’usine d’alumine de Friguia située dans la région minière de Boké, dans le nord-ouest de la Guinée. Une inquiétude qui grandit à mesure que les bombardements russes se poursuivent en Ukraine, explique l’économiste guinéen, Ibrahima Sanoh. Celui-ci souligne aussi les problèmes d’approvisionnement qui pourraient se poser et les conséquences financières sur l’économie guinéenne.

Les mines de Débélé sont aux mains de Rusal
Les mines de Débélé sont aux mains de RusalImage : DW/Bob Barry

"Si la centrale qui doit produire l’aluminium est à l'arrêt, il est évident qu’il y aura l’arrêt de la production ou la baisse des productions. Et s’il y a baisse de production, il y aura forcément la baisse de l’exportation. Les conséquences sur l’économie guinéenne, c'est d’abord, la baisse d’entrée de devises dans les caisses de l'Etat, ensuite, l’arrêt de la production va entraîner un chômage technique des travailleurs au niveau de l’usine en Guinée."

A (re)lire aussi → Pas de sanctions économiques envers la Guinée

Et même si l’entreprise russe n’exploite qu’entre 10% à 15% des gisements de bauxite en Guinée, l’arrêt de l’usine d’alumine de Rusal en Ukraine aura des conséquences sociales dans les régions minières de Boké et Kindia.

Dans ces régions, Rusal avec ses filiales guinéennes de la Compagnie des bauxites de Kindia (CBK) et la Compagnie des Bauxites de Dian Dian (COBAD) produisent environ 5.000.000 de tonnes de cette matière première par an.

Un volume faible comparativement aux 87 millions de tonnes exploitées par an par différentes sociétés minières présentes dans le pays, a confié à la DW Ibrahima Diallo, expert en droit minier, qui estime donc que l'impact sera globalement minime.

"En 2007, la CBK  a produit 3.340.000 tonnes. En 2018, la CBK a produit 3.523.000 de tonnes. Quant à COBAD, en 2017, elle a produit 743.000.000 de tonnes  Et en 2018, elle a produit 843.000.000 de tonnes."

A (re)lire →Guinée : des entreprises allemandes épinglées

Mine de Débélen en Guinée
Image : DW/Bob Barry

Mais pour l’économiste guinéen Ansoumane Camara, l’arrêt des activités de Rusal portera un coup à la diversification des partenaires dans le secteur minier guinéen.

"Parce qu’il faut éviter la situation de monopole car aujourd’hui, les entreprises chinoises ont une espèce de monopole sur le secteur. Naturellement, par rapport à cet aspect, on peut s’inquiéter. Donc si la crise perdure en Ukraine, cela peut susciter des inquiétudes."

L’exploitation des gisements de bauxite détenus par Rusal pourrait bien être perturbée en Guinée. L’Ukraine a placé l'oligarque russe Oleg Deripaska, propriétaire de Rusal qui possède la grande usine d'aluminium de Mikolaïv en Ukraine, sur une liste de personnes visées par des sanctions. Ces sanctions risquent d'avoir des répercussions négatives sur la deuxième plus grande usine de l'empire Rusal.