En Guinée, les victimes de l'incendie de Kaloum inhumés
2 février 2024Après la grogne, jeudi (1.2.2024), des sinistrés de l'explosion du dépôt de carburant de Kaloum, place aujourd'hui aux pleurs et prières pour le repos de l'âme des victimes.
Vingt-cinq corps au total ont été exposés sur l'estrade du chapiteau du Palais du peuple de Conakry. Les obsèques ont été présidées par le général Mamadi Doumbouya, qui s'est recueilli sur les dépouilles mortelles, pour ensuite quitter rapidement la salle, avant même la fin de la cérémonie funèbre.
C'est le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Bachir Diallo, par ailleurs président du comité de gestion de la crise liée à l'incendie du 17 décembre dernier, qui a pris la parole, au nom du gouvernement guinéen, pour s'adresser aux parents des victimes, fortement mobilisés :
"Nous honorons aujourd'hui la mémoire des personnes qui ont perdu la vie dans cette tragédie. Leur absence laissera un vide immense. Nous partageons votre chagrin et votre peine et nous vous assurons du soutien inconditionnel du gouvernement, pour un retour normal à la vie que vous meniez, sinon (à une vie) meilleure."
Des corps manquent encore à l'appel
Parmi les 25 corps officiellement présentés, on compte 16 Guinéens, civils et militaires, et les neuf autres sont des Sierra-Léonais, selon des sources officielles.
Au nom des parents des victimes sierra-léonaises, Mohamed Bangoura a remercié les autorités pour leur accompagnement depuis le début de la crise. N'Famara Camara, porte-parole circonstanciel des familles des morts guinéens, s'est lui aussi prononcé :
"Les victimes qui sont là étaient les nôtres. Ne pleurons pas pour le départ, sourions parce que Dieu nous a permis de connaître des êtres sympathiques. Que celui qui a décidé de les reprendre les accueille dans son paradis éternel."
Dans un désespoir lisible, certains proches des victimes ont toutefois affirmé n'avoir pas retrouvé leurs corps. C'est le cas d'Ibrahima Sory Soumah.
"Mamady Doumbouya, c'est le nom de celui qui est décédé au petit bateau, c'est mon collègue. Quand il est décédé, j'avais vu le corps, c'est l'ambulance qui l'a envoyé vers (l'hôpital) Donka. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas retrouvé son corps. Nous demandons aux autorités de nous aider à retrouver son corps."
Sur place, les corps des victimes de l'incendie et de l'explosion du dépôt de carburant de Conakry ont été restitués à leurs familles. Un soutien pour financer les funérailles de chacune des victimes a été mis en place.
Un mois et demi après le drame, l'origine de l'incendie reste encore inconnue et les Guinéens continuent de subir les conséquences de ce terrible accident, tant dans l'approvisionnement en carburant que dans leur quotidien.