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Human Rights Watch accuse Israël de crimes de guerre

Avec agences | Marco Wolter
14 novembre 2024

L'ONG dénonce des "déplacements forcés massifs" et des "destructions généralisées" à Gaza. En Europe, Josep Borrell propose de suspendre le dialogue avec Israël.

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Des centaines de familles palestiniennes déplacées, forcées de fuir les abris et les camps de Beit Hanoun, se déplacent vers des zones jugées plus sûres
Le rapport de HUman Rights Watch s'appuie sur des entretiens avec des Gazaouis, des images satellite et des données publiques, le tout rassemblé jusqu'à août 2024Image : Hadi Daoud Apaimages/Zumapress/picture alliance

Juste avant de quitter ses fonctions, le mois prochain, Josep Borrell a proposé à l'Union européenne de suspendre le dialogue politique instauré entre les 27 et Israël.

Le chef de la diplomatie européenne est régulièrement apparu comme très critique vis-à-vis des actions militaires de l'armée israélienne à Gaza et du blocage des aides humanitaires par Israël vers l'enclave palestinienne. 

Il faut "mettre fin à la situation tragique" au Moyen Orient. Josep Borell avait réitéré cet appel il y a deux semaines, lors du Forum régional de l'Union pour la Méditerranée. Pour le représentant de la diplomatie européenne, la réalité dans la bande de Gaza constitue "la crise humanitaire la plus grave et la plus aiguë depuis la Seconde Guerre mondiale”.

En septembre, il avait demandé à la communauté internationale de "faire pression sur les deux parties", le Hamas et Israël, pour parvenir à un accord de cessez-le-feu.

Mais comme ces précédents appels, sa proposition de suspendre le dialogue politique instauré entre les 27 et Israël n'a quasiment aucune chance d'aboutir, puisque les décisions en matière de politique étrangère requièrent l'unanimité des 27. Or, une série de pays, dont l'Allemagne ou l'Italie, ont déjà manifesté leur opposition.

Déplacements forcés

L'Union européenne tente d'ailleurs, depuis le mois de mai, d'organiser une réunion du conseil d'association entre Israël et l'UE, pour examiner notamment la situation des droits humains à Gaza, mais cette réunion n'a toujours pas eu lieu, faute d'accord sur l'agenda.

En attendant, ce sont les Nations unies, ou bien des ONG, qui continuent à livrer des rapports sur cette situation. A l'image de Human Rights Watch, qui dénonce ce jeudi (14.11)des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre de l'armée israélienne, et ce à travers les déplacements forcés de population lors des appels à évacuer de vastes pans du territoire.

L'armée israélienne explique qu'il s'agit de protéger les civils lors de ses opérations contre l'organisation terroriste du Hamas.

Mais pour Human Rights Watch, "Israël ne peut pas simplement s'appuyer sur la présence de groupes armés pour justifier le déplacement de civils".

Zones inhabitables

Aujourd'hui, d'après les Nations unies, 80% des habitants de la bande de Gaza sont désormais déplacés.

Or, selon Human Rights Watch, d'une part, "il n'existe aucune raison militaire impérative qui pourrait justifier de manière plausible le déplacement massif par Israël de la quasi-totalité de la population de Gaza"

Ensuite, les destructions des habitations et des infrastructures vitales qui suivent les évacuations rendent "systématiquement inhabitables des grandes parties de Gaza", ne permettant pas aux Gazaouis de revenir chez eux.

"L'armée israélienne y a intentionnellement démoli ou gravement endommagé des infrastructures civiles, notamment en se livrant à des démolitions contrôlées d'immeubles", écrit l'ONG, qui estime ainsi que les "actions d'Israël semblent également correspondre à la définition du nettoyage ethnique".

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais