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ConflitsIsraël

Israël face à la menace iranienne

17 avril 2024

Après l'attaque iranienne inédite du weekend, le gouvernement de Benjamin Netanyahu se dit déterminé à faire payer Téhéran. De quels moyens disposent-ils ?

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Défilé lors de la Journée de l'armée à Téhéran
L'Iran a fait défiler soldats, missiles et drones pour la Journée de l'armée, en répétant qu'il apporterait une réponse "féroce" à toute riposte de son ennemiImage : Morteza Nikoubazl/NurPhoto/picture alliance

À en croire un porte-parole de l'armée israélienne, Arye Sharuz Shalicar, cela fait longtemps qu'Israël se prépare à une telle confrontation. Ce faisant, les forces armées se concentrent sur trois aspects en particulier : le perfectionnement des systèmes de défense, en particulier aérienne, le développement des capacités offensives et la recherche d'alliances régionales et internationales.

Puissance similaire

Pour ce qui est de la puissance militaire, les deux pays ne sont pas très éloignés l'un de l'autre, selon le palmarès 2024 du site américain Global Firepower. Dans le classement mondial des armées les plus puissantes du monde, l'Iran occupe la 14e place, Israël la 17e.

Global Firepower a aussi comparé les deux pays : en termes d'effectifs de troupes, du nombre de chars et de véhicules armés, l'Iran est devant, mais, vu l'éloignement géographique des deux pays, cette avance n'est pas décisive – 1.850 kilomètres séparent Jérusalem et Téhéran.

Si affrontement militaire il y a, ce serait donc par les airs, estime Fabian Hinz, expert du Proche-Orient à l'Institut international des études stratégiques à Londres.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
En visite en Israël, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé toutes les parties à faire preuve de "retenue".Image : Ilia Yefimovich/dpa/picture alliance

Une guerre dans le ciel 

Toujours selon le Global Firepower, il est clairement en faveur d'Israël. Mais au-delà des chiffres, c'est bien-sûr aussi la qualité des avions militaires qui joue un rôle essentiel, voire même déterminant en ce qui concerne Israël, dit encore Fabian Hinz - les sanctions internationales qui pèsent sur l'Iran n'ayant pas permis à la République islamique de moderniser récemment sa flotte aérienne.

Cela explique aussi pourquoi Téhéran s'est davantage concentré sur le développement de drones et de missiles. L'expert du Proche-Orient doute cependant que l'Iran soit en mesure de repousser une attaque aérienne israélienne.

Cela dit, samedi dernier, Israël a aussi compris que Téhéran était en mesure d'envoyer un très grand nombre de drones sur son territoire - 350 - et le soutien de plusieurs alliés, dont les Etats-Unis, a été nécessaire pour repousser l'attaque.

De la fumée s'élève après des frappes aériennes israéliennes à Khiam, au Liban, le 7 février 2024.
Un affrontement de grande ampleur avec le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, pourrait représenter un réel défi pour l'armée israélienne Image : Taher Abu Hamdan/Xinhua/picture alliance

La menace du Hezbollah

Le mouvement libanais est effectivement souvent qualifié de "fer de lance de l'Iran". Il est en tout cas le groupe non étatique le plus armé au monde, selon une étude du CSIS, le Centre d'études stratégiques et internationales, basé à Washington. Son aile militaire est qualifiée d'organisation terroriste par l'Union européenne.

Selon les estimations concernant les stocks de missiles du Hezbollah, ceux-ci varient entre 120.000 et 200.000, des projectiles à courte mais aussi à longue portée. En cas d'affrontement avec Israël, l'Iran pourrait réapprovisionner rapidement la milice, estime le CSIS. Et ce serait l'ensemble du territoire israélien qui serait alors menacé, depuis le Liban, mais aussi, potentiellement, depuis la Syrie où le Hezbollah est également implanté.

Auteure : Karsten Knipp