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Kony prêt à se rendre, on n'y croit pas...

Georges Ibrahim Tounkara22 novembre 2013

Selon les autorités centrafricaines, le chef de guerre ougandais, Joseph Kony, aurait l'intention de se rendre et de mettre fin à des années de clandestinité. Mais en Ouganda on doute de cette information.

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La LRA est accusée du massacre de plus de 100 000 personnesImage : MICHELE SIBILONI/AFP/Getty Images

Ils sont en effet très rares, les Ougandais qui croient en la présence de Joseph Kony sur le territoire centrafricain et surtout à sa volonté de se rendre. Ali Mutasa est analyste politique :

« Ce n'est pas n'est pas la première fois qu'il dit vouloir se rendre. Quand il était au Soudan du Sud et en RD du Congo, il avait dit qu'il voulait tout arrêter et se rendre. Il agit ainsi parce que son groupe a été défait à un certain point. Selon la procédure des Nations unies, s'il se rend il devrait être remis à la Cour Pénale Internationale à la Haye. Sinon, il devrait être emmené en Ouganda pour y être jugé. »

Uganda LRA Opfer der LRA-Rebellen in Norduganda klagen an
Geoffrey Obita, une victime ougandaise de la LRAImage : picture-alliance/dpa

Une dame interrogée par la Deutsche Welle dans les rues de Kampala dit ne pas croire en toutes ces informations : « Je pense que c'est une plaisanterie. Nous avons entendu cela auparavant. Je ne prends pas cette information au sérieux. Des informations indiquent qu'il a travaillé avec les rebelles du Seleka et du fait qu'il les a aidés, il s'attend à un geste de leur part et à toute la protection dont il a besoin. Je pense qu'il est à l'aise là où il est et je ne pense pas qu'il va vouloir venir en Ouganda. » Une autre d'ajouter : « Quand j'ai entendu cette histoire, je ne l'ai pas prise au sérieux .Pour croire en cela, nous devons d'abord connaître les motivations de Joseph Kony mais aussi nous poser la grande question, à savoir qu'est ce qui va se passer si on garantit sa sécurité là où il se trouve. En clair, est ce qu'il veut qu'on lui accorde l'amnistie et oublie tout ce qui s'est passé?»

Temoignage d'une victime

Oublier tout ce qui s'est passé, ce sera sans doute difficile pour les victimes des atrocités de la LRA. Barbara Among est journaliste à Kampala. Elle se souvient de ce qui s'est passé il ya 17ans, quand elle était élève :

« C'était dans la nuit du 9 octobre 1996 quand les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur ont attaqué notre école. A l'époque j'étais au CP1. Ils ont enlevé des élèves du CP1, du CP2 et du CE1. Nous nous étions retirés dans nos dortoirs quand ils nous ont enlevés. Au total 195 élèves ont été enlevés. Ils en ont finalement relâché 109, et sont repartis avec 30 qui ont été amenés à Joseph Kony, leur chef.»

Joseph Kony et trois de ses lieutenants sont poursuivis par la Cour pénale internationale pour des crimes qui leur sont attribués en Ouganda, en RDC et en Centrafrique.


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