La Bernauer Straße, mémoire du Mur de Berlin
9 novembre 2009Lorsque l’on se promenait autrefois le long du Mur de Berlin, il y avait un endroit particulièrement émouvant sur la Bernauer Straße : jusqu’en 1985 s'y trouvait la Chapelle de la Réconciliation, une église en briques rouges de la fin du 19e siècle coincée dans un no man’s land entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est. Lors de la construction du Mur, le 13 août 1961, les autorités de RDA avaient tout simplement édifié la barrière de béton - côté ouest - juste devant la porte de l’église. Le bâtiment a été détruit en 1985. Et aujourd’hui une nouvelle chapelle de la Réconciliation a été reconstruite à sa place.
Un mémorial pour deux Murs
La Bernauer Straße, c’est aujourd’hui le Mémorial du Mur de Berlin. Un mémorial qui reconstitue notamment le dispositif frontalier que l’on peut observer du haut d’une plate-forme. Natascha Mrugowska guide les touristes :
« Nous sommes à présent dans l’ancienne zone d’occupation soviétique. Je dois vous dire que c’est toujours un peu compliqué pour nous de parler DU Mur de Berlin, parce qu’en fait il y avait DEUX murs. Et puis en plus, ce qui a causé le plus de problèmes pour les fugitifs, c’était le dispositif de sécurité dans le no man’s land entre les deux murs. »
Deux murs en effet, celui coté Est étant plutôt un mur d’arrière-plan délimitant une bande de sécurité large de cinq à plusieurs centaines de mètres équipée d'alarmes en tous genres. De nombreux élèves visitent chaque année le Mémorial du Mur :
« On en a parlé en cours d’histoire. Mais avant le cours, je savais rien de tout ça. »
« Ça fait vraiment quelque chose d’être ici. En cours, ça nous dit pas grand’chose. »
Des traces visibles pour se souvenir
Mais évidemment, voir les véritables traces du Mur, ça fait quelque chose. D’autant plus que le mémorial propose la lecture de nombreux documents et présente de nombreux documentaires sur les 28 ans de partage de Berlin :
« On voit dans le film comment c’était à l’époque, et comment le monde fonctionnait. Moi, je me souviens du Mur, en vrai. Ce qu’on voit ici, ça ne fait plus peur. Mais autrefois, c’était vraiment comme une masse énorme, grise, menaçante »
Une masse énorme près de laquelle au moins 136 personnes sont mortes en tentant de franchir la frontière. Torsten Sydow se souvient bien de la menace que constituait le Mur. Il a 47 ans et est ex-citoyen de RDA :
« J’ai toujours pensé qu’il fallait garder le plus possible de traces, des restes, véritables. Cet endroit ici me plaît beaucoup. Un ou deux kilomètres en plus, ç’aurait été mieux que quelques mètres, mais bon… »
Un ou deux kilomètres en plus, c’est prévu. Le Mémorial de la Bernauer Straße est en train de s’agrandir. La fin des travaux est prévue en 2011.
Auteurs : Carine Debrabandère, Alex Krämer
Edition : Anne Le Touzé