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climatMonde

Les pays de la COP28 bloquent sur les énergies fossiles

Marco Wolter | Avec agences
12 décembre 2023

La question des énergies fossiles continue de diviser, entre ceux qui s’y accrochent, et ceux qui veulent une sortie pure et simple des hydrocarbures et du charbon.

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Une salle de réunion de la COP28
Les COP se sont rarement terminées dans les délais impartis Image : Amr Alfiky/REUTERS

Le président de la COP28 avait promis un accord "historique" pour ce 12 décembre, jour anniversaire de l’accord de Paris, lorsqu’en 2015, le monde s’était fixé comme objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. 

"Nous aimerions tous finir à l’heure, mais nous voulons tous obtenir le résultat le plus ambitieux possible", a expliqué le directeur général de la COP28, Majid Al Suwaid. 

Et c’est ainsi que, dans la quasi-tradition des Conférences sur le climat, les négociations à Dubaï devraient jouer les prolongations. 

Car pour aboutir à un accord, les près de 200 pays réunis doivent trouver un consensus. A la différence des décisions prises à l’unanimité, le consensus se fait sans vote et suppose, comme le précise l'Onu, "une absence d’objection"

"Phase down" contre "phase out" 

Hier, l’Union européenne, les Etats-Unis, des Etats insulaires et de nombreux pays sud-américains se sont opposés au texte proposé. Comme l’explique l’UE, "une super majorité" de pays réclament davantage d’ambitions, avant tout sur les énergies fossiles.  

Annalena Baerbock au téléphone à Dubai
"Nous sommes préparés à rester un peu plus longtemps", assure Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande et leader du parti des Verts en AllemagneImage : Hannes P Albert/dpa/picture alliance

Le dernier texte proposé parle seulement d’un "phase down", c’est-à-dire d’une réduction du charbon et une "limitation" des nouveaux forages. 

Contrairement à un "phase out", c’est à dire une sortie à terme du charbon, mais aussi du gaz et du pétrole. Cette formulation avait été envisagée dans des versions antérieures du texte, mais a finalement disparu. 

Ligne rouges 

Le média britannique Carbon Brief, spécialisé dans les questions climatiques, note d'ailleurs que le dernier texte ne comportait "aucun verbe qui réclame l’action".  

A la fin, comme redouté, chacun défend ses lignes rouges. L'Arabie saoudite et d’autres pays exportateurs de pétrole sont sur une ligne dure et ne veulent pas entendre parler de la fin des hydrocarbures qui font leur richesse, ou tout simplement leur modèle économique. 

La militante ougandaise Vanessa Nakate prend la parole à la COP28
"Si les dirigeants ne parviennent pas à s'attaquer à la cause profonde de la crise climatique après 28 ans de conférences sur le climat, non seulement ils nous font défaut, mais ils nous font perdre confiance dans l'ensemble du processus de la COP", a réagi la militante ougandaise Vanessa NakateImage : Peter Dejong/AP Photo/picture alliance

C’est le cas aussi de l’Algérie, dont les hydrocarbures représentent plus de 90% des exportations et près de 40% du budget de l’Etat selon la Banque mondiale. 

Le sens de la formule 

Le ministre irakien du pétrole estime même que "les énergies fossiles resteront la principale source d'énergie dans le monde". Le Koweït s’est plaint de la pression exercée par les pays occidentaux, la qualifiant d’agression.  

La Chine, qui est avec les Etats-Unis le premier émetteur de gaz à effet de serre, n’a pas fait de commentaire officiel, mais semblerait flexible et favorable à une formulation qui lierait développement des renouvelables et remplacement des fossiles. 

Enfin, des pays moins développés proposent d’insister sur des objectifs différenciés, pour ajuster les transitions vers les énergies renouvelables en fonction des moyens d’un Etat.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais