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La Cédéao met la pression sur la junte guinéenne

La rédaction francophone
17 septembre 2021

Une transition militaire courte et des putschistes sanctionnés. Voilà les conclusions du sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest sur la Guinée.

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Les dirigeants de la Cédéao étaient réunis en sommet extraordinaire pour définir leur position sur la Guinée
Les dirigeants de la Cédéao étaient réunis en sommet extraordinaire pour définir leur position sur la Guinée Image : Nipah Dennis/AFP

Les 15 chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest étaient réunis jeudi à Accra, au Ghana, pour un sommet extraordinaireconsacrée à la situation en Guinée, près de 15 jours après le renversement du président Alpha Condé et la prise de pouvoir par les militaires.

"La transition doit être très courte et les dirigeants de la Cédéao ont même été jusqu'à dire que la transition ne devrait pas durer plus de six mois" a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao devant la presse. "Donc dans six mois doivent se tenir des élections. Ils ont particulièrement insisté sur ce point car les élections permettront de restaurer l'ordre constitutionnel en Guinée." 

Il faut rappeler que le lieutenant-colonel Doumbouya, chef des putschistes, n'a, pour le moment, rien dit sur le possible contenu de la transition politique, sur sa durée, sur le rôle que les militaires joueraient pendant cette transition, ni comment seraient organisées des élections. "Le seul calendrier qui vaille est celui du peuple guinéen qui a tant souffert", a-t-il déclaré cette semaine. 

Auteurs du putsch sanctionnés

Comme pour le Mali il y a quelques mois, la Cédéao a assorti sa pression temporelle par des sanctions.  Pour signifier clairement qu'un putsch n'est pas acceptable, "les dirigeants de la Cédéao ont imposé des sanctions sur les membres du Comité national du rassemblement et du développement" a expliqué Jean-Claude Kassi Brou. "Ces sanctions comprennent essentiellement des interdictions de voyager et des gels d'avoirs financiers."  

"Je ne suis pas déçu de la Cédéao, je suis dégoûté de la Cédéao" (T.Monénembo)

Ces sanctions concernent les nouveaux dirigeants guinéens et des membres de leurs familles.

La semaine dernière, l'organisation d'Afrique de l'Ouest avait déjà suspendu la Guinée de ses instances et dépêché le 10 septembre à Conakry une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi qu'Alpha Condé, le président déchu.

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Troisième journée de concertation nationale 

Parallèlement à la réunion de la Cédéao à Accra, la troisième journée de concertation nationale s'est tenue jeudi à Conakry. Après les partis politiques, les chefs religieux, les représentants de la société civile et les diplomates étrangers, les militaires ont rencontré les patrons des compagnies minières. Ces derniers se sont dit rassurés en sortant de la rencontre.

Les échanges avec Mamady Doumbouya ont été "prometteurs" a déclaré, sous le couvert de l'anonymat, un responsable pour la Guinée de Rusal, grand groupe russe spécialisée dans l'alumimium, cité par l'AFP. 

Ce vendredi doit avoir lieu la quatrième et dernière journée de consultations pour définir les grandes lignes de la transition. 

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