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L'Afrique divisée autour d'un siège au Conseil de sécurité

17 juin 2020

Cinq pays membres non permanents du Conseil de Sécurité dovient être choisis ce mercredi à l'ONU. Cette année deux pays africains se sont disputés un seul siège : Djibouti et le Kenya.  

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Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont cinq membres permanents et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont cinq membres permanents et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ansImage : picture-alliance/dpa/Xinhua

Contrairement aux années précédentes, le continent n'a pas réussi, cette année, à s'accorder autour d'une seule candidature pour le siège qui revient à l'Afrique. Un siège dont l'attribution, après un vote, doit se faire mercredi (17.06.20). 

Sachant que gagner un siège au Conseil de sécurité est un prestige et une marque de reconnaissance internationale, l'élection d'un pays au Conseil de sécurité est ainsi perçue par la grande majorité des Etats comme une "victoire géopolitique". "Un siège au Conseil de sécurité est quelque chose de spécial", explique David Sylvan, professeur à l'Institut des hautes études internationales et du développement de Genève. Celui-ci rappelle qu'"on a toujours assisté à des luttes assez âpres, assez serrées entre différents Etats qui sont très fiers d'être élus". Et d'ajouter : "Si un gouvernement échoue à faire élire son pays, alors ce gouvernement est très critiqué".

C'est ce qui fait dire aussi à l'opposant djiboutien Mohamed Kadamy, qui dirige le Front démocratique de libération de Djibouti (FRUD), que l'une des raisons de cette offensive diplomatique de son pays résulte des tensions politiques internes et de l'isolement du système en place depuis plus de 40 ans. 

En 2019, pour la première fois depuis près de quarante ans, le Niger avait fait son entrée au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent
En 2019, pour la première fois depuis près de quarante ans, le Niger avait fait son entrée au Conseil de sécurité en tant que membre non permanentImage : picture-alliance/Photoshot/Li Muzi

Mohamed Kadamy explique aussi que "Djibouti tente, bien sûr avec la présence des puissances extérieures américaine, chinoise et française, de jouer un rôle important dans la région. Mais son rôle reste modeste par rapport au Kenya qui peut jouer un rôle plus important et aura une influence beaucoup plus importante que la petite Djibouti."

L'Afrique veut un siège permanent au Conseil de sécurité

Pour l'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, vu le poids économique et démographique du continent, les pays africains doivent plutôt se battre pour un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu. 

Dr. Cheikh Tidiane Gadio affirme qu'"aujourd'hui, l'Afrique compte 1,3 milliards d'habitants avec ses 54 pays membres du Conseil de sécurité. Cela n'a aucun sens que l'Afrique soit représentée par des postes de sièges non permanents." 

"L'Afrique a besoin d'un siège permanent" (Cheikh Tidiane Gadio)

L’ex chef de la diplomatie sénégalaise estime aussi que l'Afrique a besoin d'un siège de membre permanent. "Les enjeux sont tels que les pays africains doivent être très fermes, très structurés sur la question pour mettre fin à cette injustice historique et arrêter de nous battre entre nous Africains, alors que la bataille véritable, c'est de réformer le système des Nations unies et ensuite que l'Union africaine se réunisse et désigne un pays pour porter le drapeau de l'Afrique au Conseil de sécurité", nous a confiés le docteur Cheikh Tidiane Gadio qui dirige l'Institut Panafricain de Stratégies. 

L'Union africaine avait jusqu’à présent réussi à dégager un consensus sur le choix des candidats africains au Conseil de sécurité, dans le but d’éviter des rivalités le jour de l’élection à laquelle participent les 193 nations de l’Onu. Cette division pourrait aussi impacter la représentation de l'Afrique et porter un nouveau coup à son influence au sein du Conseil de sécurité.