L'Afrique en 2013 : rétrospective en images

2013 a été une année mouvementée pour l'Afrique. Le 10 février, le Burkina Faso est pour la 1ère fois en finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Mais c'est le Nigeria qui remporte le titre à Johannesburg. En RCA, le président est renversé. Tandis qu'un espoir de paix naît dans l'est de la RDC, au Mozambique le spectre de la guerre civile réapparaît. Les grands moments de l'année en images.

Uhuru Kenyatta, fils du premier président kényan Jomo Kenyatta, s'impose de justesse au premier tour de la présidentielle du 5 mars. La tension est palpable : après les dernières élections, il y a cinq ans, plus d'un millier de personnes avaient été tuées dans des violences ethniques. Des centaines de milliers d'autres avaient été déplacées. Mais en 2013, le Kenya vote en paix.

En mai, le président Goodluck Jonathan décrète l'état d'urgence dans les États de Yobe, Borno et Adamawa et envoie 2.000 soldats dans le nord du pays. Depuis 2009, la secte islamiste Boko Haram y attaque des églises, postes de police et écoles. Les militaires doivent mettre un terme au terrorisme, mais la violence ne faiblit pas. L'offensive gouvernementale semble sans effet.

Le 25 mai, la capitale éthiopienne Addis Abeba accueille des invités de haut rang venus du monde entier. Ce sont les célébrations du 50ème anniversaire de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine, qui a donné naissance en 2002 à l'Union africaine. Aujourd'hui, l'organisation panafricaine impose le respect par des opérations militaires et initiatives politiques communes.

Lorsque Robert Mugabe est investi pour la 7ème fois en août comme président du Zimbabwe, l'opposition boycotte la cérémonie. Son principal adversaire Morgan Tsvangirai dénonce des fraudes électorales. Il s'était présenté pour la 3ème fois contre Robert Mugabe. Des représentants de l'UA soulignent également des irrégularités lors du scrutin.

En juillet, un accord de cessez-le-feu entre les rebelles touareg et l'armée malienne permet l'organisation d'élections. Auparavant, les soldats français ont reconquis la plupart des territoires aux mains des combattants touareg et islamistes. Ibrahim Boubacar Keita remporte la présidentielle. Mais la paix est fragile. À la fin de l'année, les combats reprennent. Les touareg révoquent la trêve.

En septembre, le procès du vice-président kényan William Ruto s'ouvre devant la CPI à La Haye. Comme le président Uhuru Kenyatta, il est inculpé pour crimes contre l'humanité pour avoir incité leurs partisans à la violence après les élections de 2007. Le procès de Kenyatta doit s'ouvrir en février 2014, mais la procureure Fatou Bensouda a demandé son report car deux témoins-clés se sont désistés.

Le 21 septembre, des terroristes attaquent le centre commercial Westgate dans la capitale kényane et y prennent des otages. Derrière cet attentat, la milice somalienne al-Shabab. Quatre jours plus tard, l'armée kényane lance l'assaut sur le bâtiment. Au total, 67 personnes périssent et plus de 300 sont blessées dans cette attaque.

20 ans après la fin de la guerre civile, le conflit refait surface entre les ex-rebelles de la RENAMO et le gouvernement conduit par l'ex-mouvement de libération Frélimo. Les rebelles barrent les axes principaux du pays et tirent sur des véhicules. En octobre, l'armée attaque le quartier général de la RENAMO. Son chef, Alfonso Dhlakama, révoque alors le traité de paix de 1992.

Le 3 octobre, 390 personnes meurent dans le naufrage de leur embarcation surchargée devant l'île italienne de Lampedusa, en Méditerrannée. 155 passagers sont sauvés. La photo montre les cercueils des victimes, la plupart originaires d'Érythrée et de Somalie. Ce nouveau drame de l'immigration clandestine lance un débat sur la politique migratoire européenne, mais reste sans effet politique concret.

En novembre, une lueur d'espoir jaillit pour la première fois depuis des années dans l'est du Congo. La mission de l'Onu dirigée par le diplomate allemand Martin Kobler mène l'offensive contre les rebelles du M23 jusqu'à la victoire. Les rebelles qui terrorisent la population depuis des mois doivent capituler. D'autres groupes continuent néanmoins de semer la terreur dans l'est de la RDC.

En décembre, la France envoie mille soldats en République centrafricaine pour désarmer les milices. Le pays plonge dans l'anarchie depuis que des rebelles de la coalition Séléka ont renversé le président Bozizé et pris le pouvoir en mars 2013. Les violences interconfessionnelles font rage entre la minorité musulmane et la majorité chrétienne.

"Madiba, Madiba" chantent des dizaines de milliers de personnes au stade de Soweto pour dire adieu au combattant de la liberté et premier président noir de l'Afrique du Sud. Près de 100 chefs d'État et de gouvernement ont fait le déplacement pour la cérémonie du 10 décembre. Nelson Mandela s'est éteint le jeudi précédent (5 décembre) à l'âge de 95 ans.