Hans-Dietrich Genscher est décédé
1 avril 2016"Nous sommes venus vous voir pour vous dire que votre sortie du territoire ... " C'est avant tout cette phrase qui restera dans les mémoires. Nous sommes à la fin de l'été, en 1989 et Hans-Dietrich Genscher s'adresse à la foule du haut du balcon de l'ambassade allemande à Prague. Ses mots se perdent dans les cris de joie des milliers de citoyens qui ont fui le régime communiste de la RDA et qui tentent de rejoindre l'Allemagne de l'ouest, en passant par ce qui est alors encore la Tchécoslovaquie.
"Ce fut l'évènement le plus émouvant de toute ma carrière. Je comprenais ces gens puisque moi-même j'avais à leur âge à peu près quitté la RDA. Et voilà qu'ils se trouvaient là, réunis, angoissés. Lorsque je leur ai dit que la voie était libre, ce cri de joie, c'est quelque chose que je n'imaginais pas ! Et ce fut aussi le début de la fin."
Diplomate de renom
Né en 1927, Hans-Dietrich Genscher a passé toute sa vie en politique, la fonction qui l'a le plus marqué est sans aucun doute celle de ministre des Affaires étrangères. Dès son entrée en fonction, nombreux sont ceux qui voient en lui et en ses talents de diplomates une chance pour le rapprochement entre l'est et l'ouest. Partisan d'un dialogue avec Moscou, il plaide inlassablement en faveur d'une politique de détente active. Même après l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques en 1979. Et lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir, Hans-Dietrich Genscher perçoit très vite les chances que recèle cette nouvelle figure du pouvoir soviétique. Il appelle les dirigeant de la RDA a suivre l'exemple.
Toujours affublé d'un pull jaune - la couleur de son parti - il est surnommé le "gros avec les grandes oreilles", il fait le régal des caricaturistes. Et malgré ce manque de charisme physique, il a longtemps été l'un des hommes politiques les plus populaires d'Allemagne.