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Le général Abdel Fattah al-Burhane, l’homme fort de Khartoum

26 octobre 2021

Le général Abdel Fattah al-Burhane, qui était à la tête des autorités de transition avant leur dissolution par un putsh, incarne aujourd'hui le pouvoir militaire au Soudan.

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Le général Burhane est seul aux commandes après avoir annoncé lundi 25.10.2021 la dissolution de toutes les institutions du Soudan.
Le général Burhane est seul aux commandes après avoir annoncé lundi 25.10.2021 la dissolution de toutes les institutions du Soudan.Image : Mahmoud Hjaj /AA/picture alliance

Le général Abdel Fattah al-Burhane est donc l’homme qui semble être aux commandes du Soudan après l’arrestation des dirigeants civils de la transition.

Très critiqué pour avoir trahi la révolution de 2019 ayant chassé du pouvoir Omar el-Béchir, le général Abdel Fattah al-Burhane a expliqué aujourd’hui avoir dissous tous les organes de transition. 

"Le Premier ministre était en danger et il a été mis à l'abri. Il habite maintenant avec moi, chez moi, nous étions assis ensemble hier soir, et il continue sa vie normalement. Il rentrera chez lui lorsque la crise sera terminée et que toutes les menaces auront disparu. Mais pour l'instant, il reste avec moi, chez moi", a déclaré l'homme fort de Khartoum. 

L'homme de l'ombre

Des Soudanais en colère continuent de protester contre le coup d'Etat militaire de la veille, largement condamné au niveau international.
Des Soudanais en colère continuent de protester contre le coup d'Etat militaire de la veille, largement condamné au niveau international.Image : Ashraf Idris/dpa/picture alliance

Le nom de ce général de 61 ans était sur toutes les lèvres après               le coup d’Etat. Pour les partisans d'un pouvoir civil, il est celui qui veut refaire du Soudan le pré carré de l'armée et pour ceux qui veulent un gouvernement militaire, il est l'homme providentiel.

En avril 2019, Il était sorti de l'ombre au lendemain de la chute d’Omar el-Béchir, en prenant les commandes du Conseil militaire de transition. 

Auparavant, il avait joué un rôle-clé mais très discret comme commandant de l'armée de terre avant que Omar el-Béchir ne le nomme inspecteur général de l'armée. 

Aujourd'hui, il assure vouloir redresser le cours de la transition et mener le pays vers un gouvernement civil après des élections fin 2023. 
Mais ce n’est pas de l’avis de Théodore Murphy, responsable des programmes Afrique au Conseil européen pour les relations internationales. 

"L'armée veut évidemment polir avec des mots sa démarche. Les militaires doivent être conscients que leur démarche est dramatique. Leur calcul est probablement de présenter leur action aussi soigneusement que possible afin que la communauté internationale ne réagisse pas et qu’ils puissent réussir leur coup", a estimé Théodore Murphy. 

Abdel Fattah al-Burhane, l'homme controversé

Le général Burhane en compagnie de Mohamed Hamdan Daglo, dit "Hemedti", commandant des paramilitaires des puissantes Forces de soutien rapide (RSF).
Le général Burhane en compagnie de Mohamed Hamdan Daglo, dit "Hemedti", commandant des paramilitaires des puissantes Forces de soutien rapide (RSF).Image : Mahmoud Hjaj/AA/picture alliance

L'un des principaux atouts d'Abdel Fattah al-Burhane est qu’il n'a jamais été sous le feu des projecteurs comme c’est le cas de certains officiers soudanais accusés de crimes graves.

Mais le général Burhane apparaît souvent en compagnie de son numéro deux au Conseil de souveraineté, Mohamed Hamdan Daglo, dit "Hemedti", commandant des paramilitaires des puissantes Forces de soutien rapide (RSF), accusées d'être impliquées dans la répression de la révolte de 2019.

Depuis sa désignation à la tête des autorités de transition, il a encore renforcé ses liens avec les soutiens régionaux de l'armée soudanaise, notamment l’Egypte mais aussi les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, deux pourvoyeurs d'aides financières cruciales.