Le Naira est pour le Nigeria ce que le Cédi représente pour le Ghana. La monnaie nationale de la plus grande économie d'Afrique est éprouvée par une crise sans précédent et se négocie fréquemment à la baisse, notamment face au dollar sur les marchés parallèles de change. Une dépréciation constante du naira qui est attribuée par certains acteurs à des pénuries persistantes de dollars dans le système financier. La situation est pour d'autres, la conséquence de plusieurs facteurs économiques et monétaires.
Le Nigeria a connu jusqu'en 2014 une hausse de sa croissance, mais depuis cette période, le pays est confronté à de nombreux défis économiques. Honoré Justin Mondomobé, économiste-financier camerounais, expert en commerce international et en développement économique, explique que ce sont ces défis qui mettent à mal sa stabilité économique et fragilisent sa monnaie.
Dans les pays voisins du Nigeria qui utilisent le franc CFA, on se frotte les mains : cette crise interne représente en effet une véritable opportunité pour les acteurs économiques qui veulent investir au Nigeria à moindre coût, la dépréciation de la monnaie entraînant une baisse des coûts des actifs financiers.
Déjà, on observe que les bureaux de change à l'intérieur du Nigeria acceptent de plus en plus de convertir le franc CFA à un taux proche de celui du dollar, du fait donc de la pénurie des liquidités en Naira.
Mais pour Morgan Assogba Mètondji, les voisins du Nigeria ne doivent pas voir en cette situation un avantage pour eux. Il y a matière à inquiétude, prévient le Consultant en géopolitique et en affaires internationales.
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En République démocratique du Congo, un grand nombre d’investisseurs étrangers interviennent dans le secteur minier, notamment dans la région du Katanga. Ces investisseurs ne laissent souvent aucune chance aux entreprises congolaises d'émerger, à cause notamment des difficultés que celles-ci éprouvent à accéder aux capitaux.
Pour inverser la tendance, le gouvernement congolais a mis sur pied, depuis 2017, l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP). Cette structure a pour objectif de rendre obligatoire la sous-traitance des activités annexes et de les réserver aux entreprises congolaises. Et la loi de la sous-traitance, en vertu de laquelle les entreprises du secteur doivent être détenues à au moins 51 % par des Congolais, devrait permettre de mieux valoriser et de promouvoir les petites et moyennes entreprises congolaises.
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