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Quel avenir pour les réfugiés congolais au Rwanda?

10 avril 2018

Selon le chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les parties concernées par le problème des réfugiés congolais au Rwanda doivent se concerter afin que ces derniers puissent rentrer chez eux.

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Schweiz UN-Geberkonferenz Rohingya Flüchtlinge
Image : Reuters/D. Balibouse

En visite officielle pour trois jours au Rwanda, la déclaration de Fillipo Grandi intervient après que des émeutes ont récemment éclaté dans le camp de Kiziba, dans l’ouest du Rwanda, les réfugiés se plaignant de la réduction de leur ration alimentaire. Le 22 février, la police rwandaise a d'ailleurs tiré dans la foule des manifestants, tuant 11 d'entre eux. 

Mais le nombre des victimes varie selon les sources. La police rwandaise affirme que cinq manifestants ont été tués. Tandis que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, a annoncé que 11 réfugiés congolais avaient été tués par la police rwandaise. Les manifestants congolais demandaient à être rapatriés chez eux plutôt que de mourir de faim dans le camp de Kiziba, dans l’ouest du Rwanda. 
Cette situation visiblement préoccupe le HCR, et son chef Fillipo Grandi qui vient de quitter la République démocratique du Congo pour rencontrer les autorités rwandaises afin d’en discuter. Mais à écouter sa réponse, le processus de rapatriement va nécessiter d’autres démarches qui vont prendre du temps.
 "C’est quelque chose que j’ai négocié avec la RDC et le Président Kabila lui-même. Je leur ai dit qu’ils devaient mettre en place une situation accueillante. Car il y a beaucoup de problèmes, surtout dans l’est du Congo, notamment des groupes armés, des déplacements internes. Et tout ceci doit être résolu " explique Fillipo Grandi.

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Certains réfugiés congolais sont installés depuis 20 ans au RwandaImage : picture-alliance/dpa/J. Bätz

Des réfugiés installés depuis longtemps

Il y a plus de 20 ans que ces réfugiés ont quitté leur pays. Nombre d'entre eux ont déjà intégré la société rwandaise et certains possèdent même la carte d’identité rwandaise, signe d’une double nationalité.  
Fillipo Grandi a par ailleurs insisté sur la nécessité d'offrir aux réfugiés congolais la chance de travailler et de mieux s'intégrer dans ce pays: "Nous allons entamer des négociations avec le Programme alimentaire mondial à propos de l’aide alimentaire, mais je crois aussi que nous devons renforcer leur capacité d’auto-dépendance. Ils sont au Rwanda depuis plus de 20 ans et le temps est venu pour qu’ils commencent  à avoir accès à l’emploi et a d’autres services communautaires. Il est injuste de demander au Rwanda d’accueillir tous ces gens sans lui donner d’appui suffisant."
La visite du chef du HCR se poursuit au Burundi où 2.500 réfugiés ont fui la RDC à cause des conditions de vie difficiles. 
A ceci s'ajoute le cas particulier de la secte chrétienne Eusébie dont les membres, des Burundais, ont refusé l’aide que proposait le Rwanda, notamment la vaccination ou l’enregistrement biométrique. 
1.600 personnes ont donc été renvoyées au Burundi par les autorités rwandaises mais le pouvoir à Bujumbura accuse le Rwanda de n'avoir renvoyé que les femmes et les enfants. 
Selon la version officielle du gouvernement burundais - démentie par Kigali - le Rwanda aurait gardé les hommes pour constituer des bataillons militaires avant de les envoyer combattre comme des miliciens au Burundi.