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Le point délicat du modèle rwandais : les droits de l'homme

18 octobre 2019

Le pays est devenu une destination prisée des investisseurs et ambitionne d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire. Mais la réputation du Rwanda pâtit d'une politique qui bafouerait la liberté d'expression.

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Le président rwandais Paul Kagame, au centre
Le président rwandais Paul Kagame, au centreImage : DW/I. Mugabi

"En fait, le gouvernement rwandais n’est pas encore prêt à accepter l’ouverture de l’espace politique" (Victoire Ingabiré)

Le président Paul Kagame est crédité du développement d'un pays exsangue après le génocide en 1994. Mais il est aussi accusé de réprimer toute opposition. L’opposante Victoire Ingabiré, incarcéré durant huit ans avant d'être libérée il y a un an, évoque pour sa part un "acharnement" contre l’opposition. "En fait, le gouvernement rwandais n’est pas encore prêt à accepter l’ouverture de l’espace politique", estime-t-elle. "Notre vice-président a disparu, mon assistant a été assassiné, notre représentant dans l’Est a été assassiné et maintenant c’est le tour de notre coordinateur national, lui aussi assassiné. C’est un acharnement non ?"

Points de vue divergents

Le président rwandais est parfois accusé de réprimer toute opposition
Le président rwandais est parfois accusé de réprimer toute oppositionImage : Getty Images/AFP/M. Bhuiyan

Ces accusations de violations graves des droits humains au Rwanda ne sont pas partagées par Emmanuel Safari, secrétaire exécutif du Collectif des ligues et associations de défense des droits de l’homme au Rwanda."Il y a beaucoup de changements, beaucoup d’ONG qui se créent", dit-il. "Nous sommes libres de faire nos réunions, de faire le monitoring de tout ce qui se passe sur le plan des droits humains. Alors je ne sais pas d'où ils tirent (les opposants) ces informations. On ne peut pas travailler avec les rumeurs."

Mais au Rwanda aujourd'hui, les assassinats d'opposants provoquent un climat de peur et beaucoup préfèrent rester discret, selon l’activiste rwandais William John Ntwali.

"Quand on demande aux gens, ils disent qu’ils préfèrent ne pas parler. Ils disent : si tu veux survivre, mieux vaut se taire parce que quand tu parles, tu peux aller en prison, disparaître ou mourir. Ce n’est pas que les gens n’ont rien à dire qu’ils se taisent, c’est parce qu’ils cherchent à éviter des problèmes." 

Le gouvernement rwandais est aussi pointé du doigt pour le manque de liberté d’expression. Le pays est classé 128ème sur 167 de l’Index de la démocratie 2018, établi par le magazine britannique The Economist.

La DW consacre une série au Rwanda. Vous trouvez les autres volets de cette série ici.