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Le Tchad a extradé Maxime Mokom à la CPI

15 mars 2022

Maxime Mokom, comme plusieurs autres ex-rebelles centrafricains, est sur la liste des personnes recherchées par la CPI.

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La Haye, aux Pays-Bas, siège de la Cour Pénale Internationale
La Haye, aux Pays-Bas, siège de la Cour Pénale InternationaleImage : Vincent Isore/IP3press/imago images

L'ancien rebelle centrafricain a été arrêté par les autorités tchadiennes en vertu d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale délivré en décembre 2018.

Selon la CPI, il est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui auraient été commis à Bangui et dans d'autres localités de la République centrafricaine en 2013 et 2014.

La société civile jubile

A l'annonce de son extradition ce lundi (14.03.22) à la CPI, la société civile centrafricaine a exprimé sa joie.

Fernand Mandé, coordinateur de la Coalition des organisations de la société civile pour la Cour spéciale, mise en place pour la Centrafrique affirme que "cette arrestation est la bienvenue. Que ce soit la Seleka, les antibalaka ou ceux qui continuent à commettre des exactions, tôt ou tard, ils répondront de leurs actes".

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Cependant, si Maxime Mokom est désormais entre les mains de la CPI, plusieurs autres anciens rebelles, pourtant visés par des mandats d’arrêt internationaux, continuent de circuler librement en Centrafrique, au Tchad et dans d'autres pays de la sous-région. 

"Nous en connaissons d'autres qui sont là, qui sont dans les affaires de diamants, dans le business, qui se promènent dans la ville de Bangui. Hassane Ali Bouba a été arrêté mais libéré. Il était ministre, il a été arrêté par la Cour spéciale mais il a été remis en liberté. Peut-être qu'il y a des intérêts politiques derrière cela", pense Fernand Mandé.

Trois jeunes soldats de l'UPC (Union pour la Paix en Centrafrique), à Bokolobo près de Bambari
Trois jeunes soldats de l'UPC (Union pour la Paix en Centrafrique), à Bokolobo près de BambariImage : Florent Vergnes/AFP/Getty Images

Que cherche le Tchad ?

Le fait que le Tchad ait arrêté et extradé Maxime Mokom ne doit pourtant pas faire oublier que d’autres ex-rebelles centrafricains recherchés par la CPI se trouvent encore dans ce pays voisin à la Centrafrique. 

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Pour Mahamat Hassane, l'ancien ministre tchadien de la Justice, le gouvernement de transition pourrait utiliser cette carte pour obtenir la reconnaissance internationale qui lui est nécessaire.

"Après la disparition brutale du maréchal du Tchad, on a parlé de succession monarchique dans une République de citoyens. Par la suite, on a parlé de coup d'Etat institutionnel. Donc le Tchad est dans une situation de reconnaissance internationale et par rapport à cela, il faut qu'il montre sa disponibilité pour le respect du droit international, surtout en recherchant et en livrant à la communauté internationale toutes les personnes présumées coupables des crimes graves comme des crimes contre l'humanité ou de génocide", explique Mahamat Hassane.

La comparution initiale de Maxime Mokom devant la Chambre préliminaire de la CPI, aura lieu « en temps voulu », explique le communiqué de la Cour basée à La Haye, aux Pays-Bas.