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Les rebelles tchadiens veulent le dialogue, sous conditions

28 octobre 2021

En amont du dialogue national, une mission a été dépêchée par les autorités de transition pour prendre contact avec les mouvements rebelles.

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Mahamat Mahdi, chef du Front pour l'alternance et la concorde du Tchad (FACT)
Mahamat Mahdi, chef du Front pour l'alternance et la concorde du Tchad (FACT)Image : Mahamat Mahdi Ali/Facebook

Installés le 18 octobre dernier, les membres du comité technique chargé de rencontrer les responsables rebelles et les politico-militaires, dirigé par l'ancien président tchadien Goukouni Weddeye ont été dépêchés un peu partout : en Afrique, en Amérique, en Europe et au Moyen-Orient.

"On ne peut pas aller discuter en ayant le couteau sur la gorge" (Mahamat Assileck Halata)

Leur mission : échanger avec tous ceux qui se sont opposés militairement à Idriss Déby Itno, afin de les convaincre de participer à la future conférence nationale de réconciliation.

L'UFDD pose des conditions

Mahamat Assileck Halata est le premier vice-président et porte-parole de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), dirigé par l'ancien ministre de la Défense nationale, le général Mahamat Nouri. Son mouvement est engagé dans ce processus mais il pose des conditions :

"On ne peut pas aller à la paix et ne pas amnistier les gens. Ces gens ne peuvent pas aller discuter en ayant le couteau sur la gorge. Et puis, il y a le problème des biens confisqués injustement. Donc il est question de rendre les biens confisqués injustement à leurs propriétaires. Enfin, il faudrait que ce dialogue soit aussi inscrit sous l'égide de la communauté internationale."

Le FNDJT menace 

"On s’attend à ce que le gouvernement accepte nos conditions" (Abdallah Chidi Djorkodei)

Si ces conditions posées ne sont pas prises en compte par le Conseil militaire de la transition, dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, le fils du président défunt, la lutte armée reprendra, prévient Abdallah Chidi Djorkodei, le porte-parole et chargé des relations extérieures du Front de la nation pour la démocratie et la justice au Tchad (FNDJT) : 

"On s'attend à ce que le gouvernement accepte ces conditions et ensemble, nous allons choisir un pays neutre (pour accueillir les discussions). Parce qu'il faut que le pays soit un pays qui respecte les règles démocratiques. Il y a le Nigeria, le Qatar, l'Angola, l'Egypte. Et si on voit que la volonté n'est pas vraiment là à 100%, alors on sera prêt à reprendre la lutte armée. Ce sera le seul moyen pour faire dégager ce régime."

Le CNRD veut préparer le dialogue

L'ancien conseiller chargé des affaires administratives et de la décentralisation de l'ancien président Idris Déby Itno est pour sa part plus conciliant. Abakar Tollimi préside le Conseil national de la résistance pour la démocratie (CNRD) vit en exil en France et selon lui : 

"Il faut préparer ce dialogue. Et c'est parce que nous ne sommes pas d'accord pour aller à un dialogue dans les conditions actuelles que nous allons d'abord nous voir pour lever les points d'ombre avant d'aller au grand dialogue. Nous voulons la paix, nous voulons la justice, nous voulons la démocratie pour notre pays. C'est pour ça que nous nous sommes battus pendant deux décennies. Si les tenants du pouvoir nous disent : écoutez, venons et discutons, nous ne refuserons pas."

"Il faut préparer ce dialogue" (Abakar Tollimi)

Selon un membre de ce comité technique, les représentants du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), accusé officiellement d'être responsable de la mort, en avril dernier, du numéro un tchadien, ont eux aussi été reçus à Paris en milieu de semaine. Selon cette source, le FACT, dirigé par Mahamat Mahdi, a remis aux membres du comité technique chargé de préparer le dialogue national un document contenant les préalables à sa participation à ces assises nationales. Il exige entre autres : un cessez-le feu sur toute l'étendue du territoire et l'arrêt de la répression des manifestants et la libération des prisonniers politiques et de guerre.

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