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PolitiqueIsraël

Les tractations s’intensifient pour une trêve à Gaza

Marco Wolter | Avec agences
20 mars 2024

Le secrétaire d'Etat américain est arrivé dans la région, alors que de nouveaux pourparlers à Doha visent un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

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Des Palestiniens se ruent sur une distribution de repas à Rafah
Les Etats-Unis cherchent à convaincre Israel de laisser entrer plus d'aide humanitaire dans le territoire palestinienImage : Habboub Ramez/abaca/picture alliance

Les Etats-Unis ont durci le ton ces dernières semaines et pressent de plus en plus Israël à épargner les civils palestiniens dans sa guerre contre l’organisation terroriste du Hamas. D’autant que la situation humanitaire se détériore de jour en jour.  

Washington parle d’une "insécurité alimentaire grave" pour la totalité de la population. La situation est "catastrophique" selon l’Onu, qui rappelle qu’une éventuelle utilisation de la faim comme arme pourrait "constituer un crime de guerre", alors que les restrictions imposées par Israël ne permettent pas d’acheminer les volumes d’aide alimentaire nécessaires vers l’enclave palestinienne.

Israël accuse le Hamas de vouloir détourner l’aide et inspecte les convois. Or, selon un rapport de l’ONG Oxfam, les protocoles d'inspection sont tels qu’il faut en moyenne vingt jours à un camion pour entrer dans le territoire palestinien.  

Par ailleurs, les solutions alternatives, comme le nouveau corridor humanitaire maritime mis en place par l’Union européenne au départ de Chypre, ne peuvent pas compenser les routes terrestres.

Des centaines de Palestiniens se pressent devant des locaux de l'Unrwa
Selon les agences de l'ONU, la famine sévira d'ici le mois de mai dans le nord de la bande de Gaza en l'absence de mesures "urgentes"Image : Mahmoud Issa/REUTERS

Offensive sur Rafah  

Près de la moitié de la population se trouve ainsi proche de la famine. Mardi (19.03), l’Afrique du Sud, qui avait saisi la Cour internationale de justice, a accusé Israël de créer un précédent dangereux en ignorant l’ordonnance de la Cour de fournir l'aide dont les Palestiniens ont besoin en urgence.  

Ces pressions internationales n’ont pour le moment pas fait plier le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Dans sa guerre menée contre le Hamas, Israël se prépare à une opération terrestre à Rafah, qualifié de "dernier bastion" de l’organisation terroriste.  

Rafah se trouve dans le sud de l’enclave, à la frontière avec l’Egypte. C’est là que sont actuellement réfugiés 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés qui ont fui les combats plus au Nord.   

Le président américain, Joe Biden, s’est dit "profondément inquiet" par cette perspective. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, et une délégation israélienne doivent se rendre à Washington pour discuter de cette opération à la demande des Etats-Unis.  

Des manifestants demandent la libération des otages détenues par le Hamas
Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas lors de l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023Image : Maya Alleruzzo/AP Photo/picture alliance

Négociations à Doha  

La diplomatie américaine, par une nouvelle tournée de son secrétaire d’Etat dans la région, tente d’arracher une trêve alors que les négociations ont repris au Qatar, où s’est rendu lundi (18.03) le chef du Mossad, le chef des renseignements israéliens.     

Après une étape en Arabie saoudite, Anthony Blinken doit se rendre jeudi (21.03) en Egypte, puis en Israël vendredi. Son objectif est un cessez-le-feu immédiat à travers un accord qui garantirait d’un côté la libération de tous les otages encore aux mains du Hamas et de l’autre, une montée en puissance de l’aide humanitaire internationale.     

Les grèves se multiplient en Allemagne // Manifestations pour demander la libération des otages en Israël

Les négociations tourneraient autour d’une trêve de six semaines et la libération d’otages en échange de Palestiniens détenus en Israël. 130 personnes seraient toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes, selon Israël.

Par ailleurs, le Hamas accepterait, selon ses dires, un retrait partiel de l’armée israélienne, contrairement aux précédentes exigences d'un retrait complet de la bande de Gaza. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais