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L’Europe veut un accord sur sa politique extérieure

1 octobre 2020

Un conseil européen extraordinaire a débuté ce jeudi à Bruxelles et se poursuit ce vendredi. Au menu, les épineuses questions autour de la Turquie, du Belarus ou de la Chine.

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Le sommet européen pose le défi de s'entendre sur des crises multiformes
Les relations avec la Chine, le conflit en Méditerranée orientale et la Turquie au menu des discussions au premier jour du sommetImage : Johanna Geron/Reuters Pool/AP/dpa/picture alliance

Il devait avoir lieu les 24 et 25 septembre dernier… Mais le président du Conseil européen était alors en quarantaine pour cause de coronavirus. Le conseil européen extraordinaire a donc finalement débuté ce jeudi et doit se poursuivre ce vendredi (2.10.2020).

Au menu : les relations avec la Turquie, la Chine, la situation au Bélarus et ou encore l'empoisonnement présumé de l’opposant russe Alexeï Navalny. 


L’Europe va tenter de faire front commun face à ces toutes ces questions… Mais à 27 il n’est pas simple de trouver des accords. "C’est difficile, car dans l’Union, toutes les questions autour de la politique extérieure sont prises à l’unanimité", explique Ronja Kempin, chercheuse à la Stiftung Wissenschaft und Politik, l'institut allemand pour les questions de sécurité et de défense à Berlin.

"Vous imaginez les difficultés, avec des pays du Nord, du Sud ou encore des pays neutres comme l’Autriche", ajoute-t-elle.


La question turque 

Les chefs d’Etat des 27 pays membres devront se mettre d’accord sur l’attitude à adopter face à la Turquie après une escalade récente en Méditerranée avec la Grèce, pays membre de l’UE. La France plaide pour une position dure, voire des sanctions. La chancelière allemande Angela Merkel tempère et parle de "dialogue" ou de "relations constructives". 

Les débats pourraient être longs également sur la situation au Bélarus. L’UE ne reconnaît pas l’élection, contestée, d’Alexandre Loukachenko. Des sanctions économiques ou politiques seraient mêmes prêtes. Mais c’est Chypre principalement, pays membre, qui bloque. "En fait le pays craint une escalade militaire en Méditerranée, et conditionne son feu vert à des sanctions contre la Turquie", explique Ronja Kempin.

La question chinoise


Des accords doivent aussi être trouvés sur la position à adopter vis-à-vis de la Chine. Il est question de politique commerciale, d’investissements réciproques, mais aussi de droits de l’homme. L’attitude de la Chine face aux contestataires à Hong Kong est une ligne rouge pour certains pays. 

La question des droits humains revient d’ailleurs en force, face à la Russie aussi et l’empoisonnement présumé de l’opposant Alexeï Navalny. "Ce sont en plus des sujets dont il faut traiter, alors que le multilatéralisme est remis en cause depuis plusieurs années, dans les relations avec les Etats-Unis et la Russie", rappelle Elsa Tulmets, chercheuse associée au Centre Marc Bloch à Berlin. 


Vers des décisions plus rapide ?

Face aux difficultés actuelles, et dans le passé déjà, à se mettre d’accord à 27, des propositions ont été faites en interne en Europe pour sortir des mécanismes de décision trop longs et compliqués. Des propositions encore récentes de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen elle-même. 

Ronja Kempin : "Toutes les questions autour de la politique extérieure sont prises à l’unanimité"

Une "boîte à outils", sorte de mécanisme qui permettrait de sanctionner administrativement des personnes suspectées d’avoir commis des actes violant les droits de l’Homme et l’instauration du vote à majorité qualifiée seulement sur les propositions concernant les droits de l’Homme et la mise en œuvre de sanctions.

"Les situations au Belarus, dans le Haut-Karabakh ou en Méditerranée montrent à quel point il est important de commencer à réfléchir à sortir de ce système d’unanimité, en devenant plus flexible mais en respectant tout de même la souveraineté de tous les Etats membres", estime Ronja Kempin. 

Mais on n’en est pas là. En cette fin de semaine, les chefs d’Etats des 27 vont encore essayer de trouver des accords à la majorité. Le marché unique, la politique industrielle et la transformation numérique sont aussi à l’ordre du jour d’ici vendredi. Pas sûr que ce soit plus simple que les questions de relations internationales…