L'existence du coronavirus continue à être niée en Guinée
28 août 2020À Mandiana par exemple, dans la région de Kankan à l’est de Conakry, un groupe de jeunes s’est attaqué récemment à un centre de traitement épidémiologique. Dans la capitale guinéenne aussi les mesures barrières ne sont plus la première préoccupation des habitants. Le port du masque dans les lieux publics est ainsi peu respecté. La police s’efforce de faire respecter ces mesures barrières.
Au rond-point de La tannerie dans la commune de Matoto, la Compagnie d’intervention de sécurité, une unité de la police nationale, interpelle les passants qui ne portent pas de masques de protection.
Devant la multiplication des infractions, les autorités ont décidé d’augmenter le montant de la contravention qui est passé de 30.000 à 50.000 francs guinéens.
Mohamed Barry et Moussa Keïta, croisés dans les rues de Conakry, affirment qu’ils ne portent pas le masque car c’est trop inconfortable. Pour Mohamed, porter le masque fatigue : "Ça m’étouffe surtout quand il fait soleil. Et aussi quand il y a de la poussière, on respire difficilement. C’est pour cela que je le mets dans ma poche."
"J’utilisais le masque avant mais maintenant je ne le fais plus, explique Moussa. C’est étouffant et même gênant. J’ai payé à plusieurs reprises l’amende de 50.000 francs mais à chaque fois j’ai des difficultés à le porter."
Manipulation
À Loila, dans la préfecture de Mandiana, des malades du centre de traitement ont été sortis de leurs lits par des jeunes en colère qui estiment que le coronavirus est une manipulation des autorités en place :
"Des négociations ont été menées par le gouverneur de la région pour calmer la population. Selon le directeur régional de la santé de Kankan dans le district sanitaire de Mandiana, il y a deux ou trois jours, il y a eu des manifestations et nous nous sommes déplacés avec le gouverneur et le commandant du camp. Mais nous avons vu que la situation ne faisait que s’empirer. Les jeunes se sont échauffés et sont venus casser le bâtiment où étaient hospitalisés trois malades. Ils ont demandé de les sortir immédiatement. Selon les sages de la localité, ces jeunes sont venus de Siguiri, une préfecture voisine."
Conakry mais aussi plusieurs préfectures de l’arrière-pays sont touchées par la pandémie de la Covid-19. Mais dans ces localités de province, l’identification des contacts devient très difficile à cause de la résistance croissante des populations.