La situation au Liban vu par les Libanais de Côte d'Ivoire
4 octobre 2024L'armée israélienne a mené ce vendredi (04.10) un raid dans l'est du Liban coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine, ont annoncé les autorités libanaises après une nuit de bombardements particulièrement violents sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah libanais.
Aussi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué il y a une semaine dans une frappe israélienne au Liban, a été enterré "provisoirement" dans un lieu tenu secret de crainte que ses funérailles soient visées par Israël, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du Hezbollah.
La diaspora libanaise de Côte d'Ivoire, dont environ 90 % résidant à Abidjan possèdent aussi la nationalité ivoirienne et vivent d’activités essentiellement commerciales.
C’est dans le quartier de la zone 4, dans le Sud d’Abidjan, où vit une forte communauté libanaise, que nous avons rencontré Issam, un jeune Libanais qui réside ici depuis plusieurs années. Il était du Liban il y a une dizaine de jours et il suit bien entendu de près le conflit entre son pays et Israël.
"J’ai de la famille encore au Liban. Ils sont loin des bombardements israéliens. Car la famille qui habite au Sud, a quitté le Sud. Ils ont des parents à Beyrouth, ils sont dispersés chez des oncles, chez des frères, chez des cousins. Quand j’entends qu’il y a beaucoup de bombardements, automatiquement j’envoie un message vocal. Ça va ? Tout va bien autour de vous ? Il n’y a rien ? C’est tout", explique-t-il.
Prendre des nouvelles
Dans une boutique de fleurs située à quelques encablures du célèbre glacier Amoré, toujours dans le quartier de la zone 4, une jeune Libanaise nous ouvre ses portes.
Elle s’appelle Myriam, elle est la gérante de la boutique et elle explique que sa famille vivait dans les zones bombardées par l’armée israélienne.
"C’est toute ma famille qui est déplacée. C’est très compliqué. Si la situation est meilleure, je vais aller au Liban pour essayer de voir si je peux récupérer la vieille pour la faire venir ici", témoigne-t-elle.
Un peu plus loin, en zone 3, dans une clinique, nous avons rendez-vous avec Ali. Celui-ci est visiblement bouleversé par la situation. A tel point que, submergé par l’émotion, il préfère ne pas poursuivre l’entretien. Il a eu toutefois le temps d'expliquer que sa famille est en train de fuir les bombardements israéliens dans le Sud-Liban.
L’importante communauté libanaise installée en Côte d’Ivoire, depuis des générations, est une communauté prospère qui pèse entre 8% et 10% du PIB national, à travers notamment 3.000 entreprises exerçant dans l’immobilier, l’industrie, la restauration, le transport, la santé et surtout, la grande distribution.