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En RDC, sortie du Livre blanc sur les crimes du M23

Paul Lorgerie
15 septembre 2023

Le rapport dénonce les "dommages causés à la RDC en raison de l’agression continue par le Rwanda"

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Congo I Réunion entre l'EACRF et les rebelles du M23
Les rebelles du M23 sont accusés d'exactions contre les populations civilesImage : Guerchom Ndebo/AFP

Il s’agit de la deuxième édition du Livre blanc consacrée aux crimes commis par le Mouvement du 23-Mars sur le sol congolais L’année dernière déjà, le document s’efforçait de prouver le soutien du Rwanda au groupe rebelle. C’est pourquoi, selon le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, ce tome est complémentaire au premier :

"Nous sommes donc contre l’oubli. Nous ne pouvons pas oublier, pour nos frères décédés, pour nos compatriotes massacrés, toute cette horreur. Et ceci ne peut se terminer véritablement sans que la justice ne puisse sévir, pour couper court à ce cycle infernal de violence qui plombe le sort de cette sous-région". 

Les dégâts déchiffrés dans le Livre blanc

Selon ce rapport, qui évoque les 2,4 millions de personnes déplacées en raison des combats, près 318 écoles auraient été détruites, incendiées ou sont désormais occupées par l’ennemi et 357 autres ont été désertées.  

Par ailleurs, les pertes pour la province s’élèveraient à un million de dollars par mois et l’économie, autour du parc des Virunga, serait à terre.

"Vous voyez que les coûts, qu’ils soient humanitaires, scolaires, sanitaires, économiques, sont trop importants", précise Patrick Muyaya.

Ciblage des gardes du parc des Virunga 

Si le rapport ne donne pas de précision sur le nombre de victimes civils depuis la résurgence du mouvement rebelle M23, en novembre 2021, il mentionne que quatorze écogardes du parc des Virunga ont perdu la vie depuis cette date.  

République démocratique du Congo | Déplacés internes dans le camp de réfugiés de Kanyaruchinya
Les camps de personnes déplacées deviennent de plus en plus nombreuses dans l'est de la RDCImage : Aubin Mukoni/AFP/Getty Images

Une donnée à remettre en perspective, selon Pierre Boisselet du baromètre sécuritaire du Kivu. S’il convient que l’est du pays a considérablement été déstabilisé depuis le retour du M23, il rappelle également que la région est peuplée d’une myriade de groupes armés qui s’en prenaient déjà aux gardes du parc : 

"Au moins l’un d’entre eux a été tué directement lors d’une offensive du M23. Ceci étant dit, ces attaques meurtrières contre les écogardes est un phénomène récurrent qui a commencé il y a plusieurs années, avant même la résurgence du M23, et qui implique plusieurs groupes armés".

Quoi qu'il en soit, la ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, présente lors de la présentation, a annoncé que deux plaintes avaient été déposées : l’une devant la Cour pénale internationale , l’autre devant la Cour africaine des droits de l’Homme.