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L'opération dissimulation de Pékin

3 février 2020

Pendant des semaies, le pouvoir chinois a cherché à cacher le développement du nouveau coronavirus.

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Une opération de rapatriement d'Indonésiens
Une opération de rapatriement d'IndonésiensImage : Reuters/Antara Foto

"Le nouveau coronavirus en Chine a attisé un peu partout dans le monde un sentiment anti-chinois", note la Süddeustche zeitung. Le journal précise que l'on "on assiste à des attaques contre des personnes venues d'Asie ou aux origines asiatiques. Ces comportements ne peuvent pas être tolérés, car les maladies ne connaissent pas de nationalité". La SZ ajoute que les personnes en Chine méritent notre solidarité, d'autant que les plus pauvres dans beaucoup de régions n'ont quasiment aucune chance d'accéder à un traitement médical."

En revanche, si personne n'est responsable de la maladie, les autorités chinoises sont responsables de la lutte contre celle-ci. Et là, le quotidien de Munich critique "le gouvernement chinois lequel, par calcul politique, n'a pas averti sa population tout comme la communauté internationale suffisament tôt." En effet, pas moins de 8 médecins ont été arrêtés parce qu'ils avaient découvert le virus, puis les autorités locales ont attendu trois semaines pour lancer l'alerte puisque cacher l'épidémie n'était alors plus possible. Voilà donc que l'on découvre que la Chine, d'abord félicitée par l'Organisation mondiale de la santé, a voulu dissimuler la maladie et Pékin a "placé la stabilité de son pouvoir au dessus de la santé de ses citoyens."

Et à la Frankfurter Runschau de résumer : "pendant des semaines la Chine n'a pas combattu le virus, elle a combattu la vérité."

Perte de confiance

Mais pour quel résultat, se demande l'autre journal de Francfort, la FAZ : malgré cette opération camouflage, "la confiance en soi de la grande puissance pourtant si fière se retrouve ébranlée". La Frankfruter Allgemeine Zeitung décrit ainsi la paralysie qui s'est emparée de la Chine. Les compagnies aériennes annulent leurs vols les unes après les autres, les demandes de visa pour entrer dans le pays sont refusées, les villes aux millions d'habitants semblent hiberner, les usines sont à l'arrêt et les trains sont vides. "La semaine dernière encore, le monde et la Chine se serraient les coudes, désormais Pékin se retrouve quasiment isolé."

Par contre, le quotidien ne voit pas de danger qui menacerait le pouvoir. "Quand la crise sera vaincue, l'appareil de propagande de l'Etat va trouver un moyen pour en félicier le président Xi Jinping."

"Nouveau coup d'éclat de Trump"

Passons à un autre président aux décisions très controversées. Donald Trump a jugé bon d'autoriser à nouveau l'armée américaine à utiliser des mines antipersonnel. Il est ainsi revenu sur la décision d'interdiction prise en 2014 par son prédécesseur Barack Obama. Ces mines tuent pourtant des milliers de civils chaque année. 3000 personnes en sont mortes en 2018 et près de 4000 ont été blessées, note la tageszeitung qui titre avec dégoût sur "le nouveau coup d'éclat de Trump". Il "mise sur la loi du plus fort, mais pas sur la loi internationale" et voilà que les Etats-Unis sont le seul pays de l'OTAN à ne pas interdire le recours aux mines antipersonnel. La Taz dresse aussi la liste des décisions du président en faveur d'une augmentation de l'armement dans le monde. Et cette liste est longue. "Il fonctionne lui-même comme une mine. Une fois déployée, elle repose sous terre, jusqu'à ce qu'une victime se présente. Puis elle explose, tue ou blesse sa victime qui en souffrira toute sa vie."

Une opération de rapatriement d'Indonésiens
Une opération de rapatriement d'IndonésiensImage : Reuters/Antara Foto
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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais