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L'opposition ivoirienne veut un dialogue national

Georges Ibrahim Tounkara
10 décembre 2020

L'ex-président, Konan Bédié, a annoncé la fin du Conseil national de transition et proposé l’organisation d’un dialogue en vue de l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.

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Henri Konan Bédié abandonne la transition et opte pour le dialogue national
Henri Konan Bédié abandonne la transition et opte pour le dialogue nationalImage : Diomande Ble Blonde/AP Photo/picture alliance

"Je propose dès maintenant et urgemment, en accord avec toute l'opposition, l'organisation d'un Dialogue National". "Ce nouveau cadre de dialogue qui verra la participation de toutes les forces vives de la Nation  remplace évidemment le CNT (Conseil national de transition) que l'opposition ivoirienne avait initialement proposé", dit Henri Konan Bédié dans une déclaration transmise aux médias.

Ce dialogue devra également selon l'ex-président ivoirien, déboucher notamment sur l’élaboration d’une Constitution consensuelle ainsi que l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, crédible et inclusive.

Dr Christophe Kouamé, coordonnateur de Civis-CI, une plateforme des organisations de la société civile ivoirienne, se réjouit de cette proposition de dialogue et de l’abandon du Conseil national de transition. Ci-dessous, l'interview qu'il a accordé à la DW.

"Il faut réduire les pouvoirs du Président de la république" Christophe Kouamé (Société civile)

Les questions à aborder

Pour Henri Konan Bédié, les questions clés à aborder lors de dialogue, porteront notamment sur :

- L’élaboration d’une constitution consensuelle qui garantira une stabilité démocratique, avec des institutions fortes ;

- La mise en œuvre d’un véritable processus de réconciliation qui prendra notamment en compte le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques et militaires ;

- L’indemnisation conséquente des victimes et leurs familles respectives ;

- La réforme de la Commission Electorale Indépendante ;

-L’Organisation des élections, notamment présidentielles, transparentes, crédibles et inclusives, dans un climat apaisé ;

- Le rétablissement de la confiance entre les ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire en assurant la bonne gouvernance économique, politique et administrative ;

-Le retour de l’Etat de droit dans le respect des libertés fondamentales de tous les citoyens et de la loi, tout en assurant le maintien de l’ordre sans bavures ;

La présidentielle du 31 octobre a été émaillée de violences
La présidentielle du 31 octobre a été émaillée de violencesImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Deux jours après l'élection présidentielle du 31 octobre, dont les résultats n'étaient pas encore proclamés, l'opposition avait proclamé un "Conseil national de transition", qui devait former "un gouvernement de transition", censé remplacer le régime d'Alassane Ouattara.

M. Bédié, qui avait été présenté comme "président" de ce CNT, ne s'était jamais exprimé publiquement sur le sujet.

Le lendemain, le 3 novembre, après la proclamation de la réélection d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat par la Commission électorale, les forces de l'ordre avaient placé sous blocus les résidences des principaux leaders de l'opposition, dont celles de M. Bédié.

Plusieurs responsables, dont Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier ministre, et le bras droit de M. Bédié, Maurice Guikahué, avaient été arrêtés les jours suivants, et sont toujours écroués.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle