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Une mission à Gao pour sauver l’accord de paix d’Alger

17 mars 2022

Une délégation gouvernementale, conduite par le ministre malien de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, séjourne depuis deux jours à Gao, dans le nord du pays.

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Mali I Treffen mit Tuareg Rebellen in Kidal
Image : Mali UN Mission

Selon nos informations, la délégation a rencontré les groupes armés qui ont signé, en mai 2015, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. But recherché, finaliser l'accord de principe de Rome, signé début février entre Bamako et les groupes signataires de l’accord d'Alger. 

Aly Tounkara, enseignant à l’université de lettres et de sciences humaines de Bamako et spécialiste de l’islam politique, estime que cet accord ne répond pas aux aspirations des Maliens.

Le colonel Ismaël Wagué
Le colonel Ismaël WaguéImage : Boubou Doucouré/Pressedienst Premierminister

Selon lui, "les Maliens dans leur écrasante majorité ne se reconnaissent pas dans cet accord pour la paix et la réconciliation. Car il a été signé entre les parties en présence, notamment les ex-rebelles, les autorités maliennes et la communauté internationale à un moment où le Mali était dans une situation socio-politique très délétère. De ce fait, pour beaucoup de Maliens, cet accord pour la paix et la réconciliation émanait d'une imposition de la part des ex-rebelles. Si cet accord venait à être effectif en termes d'application, naturellement, le Mali pourrait assister à ses propres funérailles."

Accord crucial

Les autorités militaires qui gouvernent le pays espèrent ainsi relancer la mise en œuvre de l'accord de paix d'Alger, jugé crucial par Mauro Garofalo, responsable des relations internationales de la communauté Sant’Egidio.

Les explications d'Eric Topona

Selon lui, "c'est un accord qui a quand même permis la tenue des élections et une certaine stabilité. Je pense que c'est un accord, comme tous les accords de paix, qui mentionne plusieurs éléments et qui essaie de résoudre le problème du dialogue entre le Nord et le Sud surtout. Évidemment, l'implémentation était très compliquée, parfois très lente. Mais c'est un texte fondamental."
 La rencontre de Gao devra aussi permettre la reprise du comité de suivi de l’accord de paix d’Alger. Comité qui ne s’est pas réuni depuis octobre dernier.