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Des villes maliennes sous blocus des ex-rebelles

21 décembre 2023

L'instauration du blocus total concerne les axes allant de la frontière algérienne vers les villes de Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudeni.

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Des rebelles touareg assis dans le désert non loin de Menaka
Les grandes villes du nord du Mali sont visées par le blocusImage : Souleymane Ag Anara/AFP

Selon le communiqué publié par ces rebelles séparatistes, le blocus "concerne tous les produits et tout type de moyens de transport". 

Etienne Fakaba Sissoko est chercheur au Centre d'analyses politiques, économiques et sociales du Mali. Il craint que cette décision donne du grain à moudre aux autorités maliennes de la transition qui ont toujours accusé les rebelles séparatistes, de collusion avec les groupes djihadistes.

À en croire le chercheur, "le CSP (Cadre stratégique permanent) en utilisant le terme blocus, fait exactement la même communication que les groupes terroristes, fait  la même communication que les groupes  djihadistes. Et c’est là ou l’ambiguïté se trouve justement à leur niveau. On pourrait logiquement se poser la question : est-ce qu’il ne faudrait pas finalement donner raison au gouvernement qui pense que les groupes armés et groupes terroristes ne font finalement qu’une même entité".

"Ingérence" de l'Algérie

L'ambassadeur d'Algérie à Bamako a été convoqué ce mercredi par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Il est reproché à El-Haouès Riache des "actes inamicaux" et "une ingérence" d'Alger dans "les affaires intérieures" du Mali. En clair, les autorités maliennes l’accusent d‘avoir organisé des réunions avec des séparatistes touareg sans associer les autorités.

Selon le journaliste malien Alexis Kalambry, directeur de la Publication du journal Mali Tribune, "les mouvements irrédentistes ont clairement dit que l'Algérie donne des bourses, l'Algérie les reçoit. Ça ne se comprend pas. Ce n’est pas un État. C’est un mouvement séparatiste. On ne comprend pas que l'Algérie veuille entretenir avec eux, presque des relations d’Etat et surtout que l'Algérie est le parrain des accords de paix (les accords d’Alger de 2015, ndlr). Il y a souvent des questions à se poser. L'Algérie a une position ambiguë".

Plusieurs responsables de groupes séparatistes touareg séjourneraient en ce moment en Algérie, tout comme d’ailleurs l’influent imam Mahmoud Dicko. Celui-ci a été  reçu en audience mardi  à Alger par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. "Ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali" estime Bamako.