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Une enquête ouverte au Mali après un coup d'Etat déjoué

Mahamadou Kane
17 mai 2022

Au Mali, la junte militaire au pouvoir affirme qu'un coup d'Etat a été déjoué. Sept officiers et sous-officiers sont incriminés.

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Des officiers et sous-officiers de l'armée malienne sont accusés d'avoir fomenter un putsch
Des officiers et sous-officiers de l'armée malienne sont accusés d'avoir fomenter un putschImage : Hans Lucas/IMAGO

Selon le communiqué du gouvernement de transition au Mali, un groupe d'officiers et de sous-officiers maliens a tenté ce coup de force dans la nuit du 11 au 12. Aucune information n'avait filtré sur cela avant aujourd'hui. Cette tentative de putsch, si elle était confirmée, pourrait-elle être l'illustration de divisions au sein de l'armée malienne ?

Les sept personnes incriminées d'être derrière la tentative de putsch sont : le colonel Amadou Keita (CNT), Baba Ahmed Ag Ahmeida (CMA), le sous-lieutenant Moussa Kodio ABC (armes blindées, cavalerie), le capitaine Drissa Koné (infanterie), le lieutenant Mohamed Samaké (infanterie), l'adjudant Sidiki Traoré (sécurité militaire) et le sergent-chef Amadou Diallo.

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Le communiqué du gouvernement précise que les sous-officiers et les officiers à l'origine de cette tentative de coup d'Etat étaient soutenus par un Etat occidental, sans donner plus de précisions.

L'armée malienne reste soudée

Pour Aboubacar Sidick Fomba, du parti Alliance pour la promotion et le développement du Mali, cette tentative n'entâche néanmoins pas l'unité de l'armée. "En réalité, les cinq colonels constituent l'armée de l'air, l'armée de terre, la garde nationale, la police et la gendarmerie, explique-t-il. C'est donc l'unité des forces de défense et de sécurité, c'est la chaine de commandement qui est là. C'est sûr que si ce coup d'Etat a été déjoué, cela veut dire qu'il y a une clairvoyance. On ne peut pas empêcher un certain nombre d'individus de collaborer à des niveaux différents. Cette tentative ne porte nullement atteinte à l'unité de l'armée. Je l'avais annoncé depuis longtemps. La France dans son comportement a clairement dit qu'elle n'était pas d'accord avec la junte et qu'elle fera tout pour que la transition soit déstabilisée."

Le 13 mai, une manifestation a été organisée en soutien à la junte à Bamako
Le 13 mai, une manifestation a été organisée en soutien à la junte à BamakoImage : Ousmane Makaveli/AFP/Getty Images

 

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Prendre en compte les frustrations

Abdoulaye Guindo, de la plateforme Benbere, estime de son côté que l'échec de cette tentative de putsch pourrait s'expliquer par son impréparation. Mais il demande aux militaires au pouvoir de ne pas ignorer les frustrations qui existent. Selon lui, "si c'était une grande partie de l'armée, on aurait peut-être entendu des coups de feu partout, des attaques. Mais compte tenu du fait que ça été maitrisé sans qu'il y ait un seul coup de feu tiré, cela veut dire que ce n'est pas une grande partie de l'armée, ce sont quelques éléments isolés. Donc pour moi, cette tentative ne remet pas en cause la cohésion au sein de l'armée. Mais les autorités actuelles doivent continuer à parler à toutes les forces, à comprendre les frustrations, quelles sont les attentes non comblées et travailler à les combler pour qu'on puisse renforcer, consolider cette cohésion au sein de nos forces de défense et de sécurité."   

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Contactée par la DW, la direction de l'information et des relations publiques des armées annonce qu'il est trop tôt pour donner des détails sur l'enquête ouverte après cette tentative manquée de coup d'Etat.  

Mais d'ores et déjà deux sous-officiers et cinq officiers ont été mis aux arrêts dans le cadre de cette enquête.